Si l’on s’en tient aux faits, le blocus observé sur l’affaire Kevine Bouanga est à mettre à l’actif des membres de sa famille qui ont pris la lourde responsabilité d’envoyer leur fils en sélection nationale des moins de 17 ans, sans s’entourer des garanties sur retour en terre française.
Selon les autorités du consulat de France à Libreville, contactés par personne interposée, il s’avère que le joueur Kevine Bouanga est coutumier du fait et son image est déjà fichée dans le registre des hors-la-loi qui sollicitent l’autorisation de séjourner en France.
Selon toute vraisemblance, le joueur, un ancien élève de l’école de football de Port-Gentil sous l’égide de M. Ikabanga, s’était rendu à Paris il y a quelques années afin de participer à un stage de perfectionnement, suivi d’un mini tournoi de dix jours. Contre toute attente, M. Dieudonné Ndoumou, alors chef de la délégation gabonaise, fut au regret de constater, à l’arrivée à l’Aéroport international de Libreville, que Kevine Bouanga n’était plus du groupe. Il apprendra par la suite que le joueur aurait été kidnappé par sa mère, Lydie Flore Bouanga, résidant à Amiens et mariée à un français, Eric Gérard Chrétien
Certes, Kevine Bouanga s’est ensuite inscrit dans une école où ses résultats étaient nettement acceptables avec une conduite d’élève studieux, mais, en mars 2011, amiensfootball.com a indiqué que «Kevine, originaire du Gabon et mineur, les démarches administratives et la procédure pour l’établissement de sa licence ont été très très longues. Le club a du patienter pour recevoir les accords de la FFF, la FIFA et la Fédération gabonaise de football.» On ne devrait donc pas perdre de vue que le jeune footballeur était en situation irrégulière en France, jusqu’à ce que le coach Rigobert Nzamba, en quête de jeunes prodiges, passant par Amiens, ait été séduit par la qualité de jeu du jeune compatriote.
Sans toutefois chercher à prendre toutes les précautions nécessaires quant à la situation administrative du joueur, une probable entente aurait été conclue entre les parents du jeune footballeur et l’entraineur. Le représentant du ministère des Sports, Anaclet Matthieu Taty, s’est saisi de l’affaire tout en exigeant aux parents de désengager l’Etat gabonais sur les éventuelles tracasseries administratives qui pourraient subvenir sur le voyage de leur fils. Ce qui a été fait. Dans ce courrier, les parents de Kevine se sont engagés à venir à Libreville débloquer la situation administrative de leur enfant au cas où ce dernier éprouverait des difficultés à regagner la France, comme c’est le cas maintenant.
Ce que le couple « Chrétien » qui se lamente aujourd’hui, visiblement à tord, refuse de dire à l’opinion c’est que le ministère des Sports a pris en charge l’hébergement et la restauration du joueur depuis plus d’un mois. Dans un courrier datant du 10 mai dernier, l’ancien secrétaire général de la Fédération gabonaise de football (fégafoot), Barthélémy Bouassa Moussadji, indique que les plus hautes autorités étaient déjà avisées de ce dossier qui pourrait connaitre son dénouement dans un avenir très proche afin que le buteur de la Coupe d’Afrique des nations du Maroc regagne les siens ; lesquels, à regarder de près, n’ont pas joué franc jeu jusqu’à ce que l’on découvre le pot aux roses.
