Au moment de la célébration du centenaire de l’arrivée du « Grand » docteur à Lambaréné, l’hommage est aussi littéraire. Quatre écrivains viennent de faire paraître aux éditions Odem un recueil de nouvelles qui a le don de raconter simplement, avec poésie, la longue vie d’Albert Schweitzer au cœur du Gabon.

L’ouvrage est une contribution à l’hommage que le Gabon et le monde rendent à l’humaniste français arrivé sur les terres gabonaises en 1913 pour la fondation d’un hôpital. Les cinq nouvelles retracent le parcours d’un homme qui a laissé son Europe pour s’enfoncer dans une brousse hostile. Le parcours d’un théologien qui a voulu rendre vivant l’Evangile de Jésus-Christ en donnant de sa vie à l’humanité.

L’ouvrage collectif coordonné par Noël Bertrand Boudzanga, auteur du « Miroir des Toubabs » aux éditions Edilivres il y a quelques années et universitaire, montre la difficile séparation qu’a due vivre en son temps Albert Schweitzer et son quotidien africain au cœur de son hôpital pendant plus d’un demi-siècle.

« Le Pélican du Dr Schweitzer » et « L’enfant du fleuve » de Michel Ndaot, « Confidences » de Peggy Lucie Auleley, « Mon voyage » de Charles Edgar Mombo et « Le chercheur de rêve » de Noël Bertrand Boudzanga sont des œuvres qui font constamment référence à l’Histoire. Le respect de la mémoire, voilà ce qui a inspiré chaque auteur au moment du difficile exercice d’écriture.

Pour Joël Ogouma qui a préfacé cet ouvrage, Albert Schweitzer donne une leçon de vie qui consiste à dire que « la vie est un don de soi et que l’on peut trouver son bonheur en se mettant au service des autres ».

« Dis, Schweitzer, qui es-tu ?» est finalement une fiction qui raconte à ceux qui n’ont pas connu le « Grand blanc » ce qu’il était. L’ouvrage servira de repère à ceux qui viendront beaucoup plus tard qu’au moment où tout le monde célèbre le centenaire de l’hôpital. A défaut de consulter les livres d’histoire, ils auront ces nouvelles qui leur raconteront la vie du grand humaniste disparu en septembre 1965. Ils auront surtout dans ces lignes la voix du vieux Schweitzer qui répond à la question de Noël B. Boudzanga et ses amis, à la question que toutes les générations d’aujourd’hui et de demain vont encore se poser.