A peine les vacances sonnées, voilà que des colonies de jeunes déferlent sur la capitale gabonaise avec pour objectif la promotion d’une marque, la vente des produits d’une maison ou même lancés dans leur propre business. Toute chose qui ouvre la voie à des stages de vacances qui, plus que par le passé, se raréfient à Libreville.
Depuis le mois de juin, bon nombre d’élèves des classes intermédiaires sont déjà en vacances. Ceux des classes de terminale parachevant encore leur examen de baccalauréat, en attendant les résultats. Les plus chanceux vont voyager pour passer ces vacances chez des parents (oncles, tantes, cousins, amis, etc.) et découvrir de nouveaux horizons, d’autres par contre n’auront d’autre choix que de rester sur place et compter les jours qui passent dans l’oisiveté.
Pour cette catégorie de vacanciers, les jours qui passent riment avec un ennui incommensurable. L’habitude des sorties matinales pour l’école laissant la place à des grasses matinées interminables et au final fatiguantes. Si d’autres parents essaient d’occuper leurs enfants en leur redistribuant les tâches domestiques, ou en les envoyant faire des cours de vacances, certains essaient de les placer dans des entreprises pour des stages rémunérés de deux à trois mois.
Sauf que d’aucuns estiment qu’il est de plus en plus difficile désormais de trouver des stages pour les jeunes en vacances. Pour les uns, la situation économique du pays fait qu’il est devenu plus difficile pour les entreprises de prendre des jeunes pendant les vacances. «Des entreprises du bois qui recrutaient mes enfants pendant les vacances ont même fermé. Ils n’ont pas supporté la mesure interdisant l’exportation des bois en grume. Du coup, la place s’est rétrécie pour les jeunes vacanciers en quête d’un emploi pour passer du temps», a expliqué un employé de la principale brasserie du Gabon.
«La majorité des entreprises font désormais tourner leurs effectifs. Je vois qu’il y a même des entreprises qui font travailler les gens pendant trois mois, puis elles reprennent ceux qui étaient déjà là. Ça leur permet de ne pas avoir à payer quoi que ce soit en terme de durée, d’ancienneté ou de droits sociaux», a soutenu un employé d’une agence de communication qui ajoute par ailleurs que «cette méthode réduit considérablement le nombre de stages qu’on peut offrir aux jeunes vacanciers».
D’autres ont plus de chance et se retrouvent dans de grandes administrations ou même institutions internationales le temps de ces vacances. «C’est vrai, il y en a qui se retrouvent à la BEAC, dans les grandes banques ou ailleurs, qui paient bien. Oui, mais c’est sûr qu’ils ont des parents aux bras très longs dans ce pays», a relevé une fonctionnaire du ministère de l’Education nationale.
Pour se rendre compte que la donne a considérablement changé, l’on voit dans les rues de la capitale gabonaise, de jeunes hommes et femmes en vacances arborant les tee-shirts de telle ou telle autre entreprise en vue de faire leur publicité et bien souvent de vendre leurs produits. «Je n’ai pas le choix, j’avais fait une demande pour un stage dans cette entreprise. C’est ce que j’ai pu avoir comme stage. C’était à prendre ou à laisser», a déclaré Chimène, jeune fille qui se promène avec ses «copines» pour vendre des sachets de lait en poudre et des boîtes de lait concentré d’une grande marque.
«Les temps sont durs. Même dans les entreprises ont le ressent. Voilà donc pourquoi il y a de plus en plus de stratégies dans les entreprises pour stabiliser les personnels», a ajouté l’employé d’une agence de communication.
Un chef de service dans une entreprise de téléphonie mobile indique que les dossiers de stage arrivent en permanence. Parmi ces dossiers, il y en a pour des personnes chevronnées avec expérience. «On ne peut pas les laisser pour prendre des écoliers qui n’ont aucune expérience sachant que la rémunération sera sensiblement la même», note-il.
