spot_imgspot_img

Tribune libre : Le profil de l’émergence virtuelle

EmergenceEncore un texte du journal La Loupe, toujours signé par Guy Romain Madienguela, qui se présente comme un docteur en sociologie. Cette fois, c’est un blues guttural qui chante l’avenir du sous-développement, l’accaparement du pouvoir et de tous ses avantages par les égoïstes et, surtout, le désespoir quant à un renouvellement de la classe politique gabonaise.

La vision pour un Gabon émergent en 2025 semble incarner l’avenir. Un avenir qui est pourtant laissé loin derrière lui depuis des décennies. Et pourtant, ceux qui nous gouvernent n’en démordent pas. Ce sont eux et eux seul ; l’avenir du passé ; l’avenir du futur ; l’avenir de la pauvreté ; l’avenir du sous-développement ; l’avenir des jeunes. Ils incarnent tout. Un condensé de contradictions appauvrissantes que ceux-là nous maintiennent dans le sous-développement ! Mais, comme on le dit, « il n’y a rien en face ». Donc, ils peuvent prétendre incarner au crépuscule de leur vie, le Gabon des 20 années à venir.

Peu importe. L’essentiel, c’est de s’assurer une stabilité politique. Dès lors qu’ils peuvent compter sur une armée fidèlement corrompue, une police qui préfère l’injustice au désordre. C’est donc eux, les chantres de l’émergence de notre cher Gabon. Cet idéal démocratique que nous rêvons tous.

Contre vents et marrées, ils restent convaincus qu’ils ont le devoir de se pavaner avec le sceau de la République gabonaise dans la poche. Et pourtant, ils savent que ces choses portent malheur. Dans la culture bantu, les totems sont à la fois sacrés et sacrilèges. C’est pourquoi, il y a des choses que des êtres indignes ne touchent pas. Les choses dont les vrais enfants du Gabon ont encore besoin. Il en est ainsi du sceau de la République, symbole de l’Autorité de l’Etat et du Pouvoir d’Etat. Mais les valeureux chantres de l’émergence à l’horizon 2025, ne lâcheront, pour rien au monde, ce qu’ils ont conquis de haute lutte : le Pouvoir.

Et il n’y a rien en face. Parce que de l’autre côté, dans l’opposition où la jeunesse appelle de tous ses vœux le changement, l’alternance démocratique et idéologique, espérant béatement qu’il y aurait un nouveau modèle économique pour amorcer une dynamique nouvelle de développement, il n’y a aucun leader qui incarne un idéal révolutionnaire.

Et ce n’est pas du PDG du sous-développement qu’il faut chercher, celui qui incarnera cet idéal révolutionnaire. Habitués aux bons soins du Distingué devenu par la force des choses, le propriétaire du Gabon, la bouche sauvagement pleine, les oreilles fermées par la douce musique des caisses vidées de l’Etat, ils n’ont pas besoin d’entendre les pleurs maladroits d’une jeunesse en quête d’idéal et d’opportunités pour exprimer son potentiel. Eux, ce sont les fidèles collaborateurs. Les fidèles mangeurs aussi. Ils ont tous un sticker d’authentification sur l’âme, juste pour témoigner qu’ils sont sortis du laboratoire de la corruption, ce fameux truc qu’on appelle gouvernement, cabinet du Boss. Il faut rassurer le receleur. Quoi donc de plus normal qu’un sticker appelé Haut Commis de l’Etat.

Le gâchis, c’est surtout l’arme fatale de l’émergence à la gabonaise. Dépenses inutiles, projets virtuels, réfection, et encore réfection puis, réhabilitation d’ouvrages et encore réhabilitation d’ouvrages. Un véritable programme de gouvernement du désespoir, piloté par la « minorité agissante »!

Mais que voulez-vous ? Ils sont l’avenir du sous-développement. Au pouvoir depuis 4 ans, ils ont toujours le sentiment d’avoir oublié de faire l’essentiel. Mais jusqu’ici, ils n’ont pas encore trouvé quelle est cette chose essentielle pour le Gabonais : le Développement ! Alors, ils veulent tout tenter pour se donner une chance de sauver la face. Lancer un emprunt obligataire pour achever les travaux d’infrastructures. Peut-être que cette fois-ci, ce sera la bonne.

En attendant que l’inspiration leur vienne, l’espoir fout le camp sur toute l’étendue du territoire Gabonais. Le développement aussi. Et cela s’appelle, incarner l’espoir du Gabon. Mais que voulez-vous ? Nous avons affaire à une émergence virtuelle, une émergence des maquettes, une émergence en 3D.

Cependant, je suis tenté de demander au Gabonais, est-ce pour autant qu’il faut laisser ce pays dans l’ivresse du pouvoir gérontocratique ? Et si on tentait le coup de l’espoir, le coup du changement, le coup de la renaissance, en étant nous-mêmes, en agissant la main dans la main vers les jours heureux, en cultivant l’excellence, en donnant à nos enfants la meilleure éducation possible?

Gabon, débout et chantons la Concorde ensemble !

Guy Romain Madienguela

Docteur en sociologie

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES