Une redéfinition de l’aide de la France pour le développement en Afrique a été proposée par le Premier ministre français, Jean Marc Ayrault, lors de la rencontre du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (Cicid), le 31 juillet. Le projet qui vise 16 pays africains, parmi lesquels ne figure pas le Gabon, souhaite apporter de nouvelles priorités dans l’accompagnement du continent par la France.
Tenue le 31 juillet dernier, la réunion du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (Cicid) avait pour objectif de redéfinir la politique d’aide de la France au développement du continent africain en situant cette nouvelle stratégie sur certains pays voisins du Sud et de l’Est de la Méditerranée et sur 16 pays de l’Afrique subsaharienne que sont le Benin, le Burkina-Faso, le Burundi, Djibouti, les Comores, le Ghana, la Guinée, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la République centrafricaine, la RDC, le Tchad, le Togo et le Sénégal. L’enjeu de cette nouvelle vision, notent les membres du Comité, est de rendre plus efficace, cohérente, lisible et plus transparente la politique de développement et de solidarité internationale.
En effet, en redéfinissant les grandes lignes de l’aide française au développement, le Cicid a émis le projet de combler les retards dans certains pays du continent africains et ainsi honorer la mission qui lui a été donnée en juin 2009 par le gouvernement français, le constituant comme un outil d’évaluation de la politique française en matière d’aide au développement à l’extérieur.
Redéfinissant donc cette politique, malgré la crise que connaît la France ces dernières années, le Cicid a revu à la hausse son action pour des pays dits «pauvres» de l’Afrique subsaharienne, certains pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée et même des pays en sortie de crise comme l’Afghanistan et Haïti. Il s’agit désormais d’une aide évaluée à 85%, au lieu des 80% habituels. Selon Jean Marc Ayrault, l’effort financier engagé par la France s’élèvera à 9,4 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année en cours. Avec cette nouvelle politique d’aide, la France se positionne ainsi en quatrième place parmi les Nations contribuant pour les pays en difficulté.
De plus, la nouvelle politique d’aide au développement engagée par le Cicid et l’Agence française de développement (AFD) représentée par sa nouvelle présidente, Anne Paugam, a tenu à redéfinir la «taxe Chirac», une taxe prélevée sur les billets d’avion (au départ de la France et non à l’arrivée), adoptée en 2005 grâce l’ancien ministre français Philippe Douste-Blazy et ayant rapporté 158 millions d’euros en 2012. Au regard du succès de cette dernière, le Cicid, ses 15 ministres et l’AFD ont annoncé qu’elle devrait être augmentée dès 2014 de 12,7% : une mesure qui, à son annonce, suscite déjà la critique de la part des compagnies aériennes qui y voient une menace pour leurs affaires, bien que le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement promette que les sommes amassées seront reversées à la lutte contre les grandes pandémies telles que le Sida, le paludisme ou la tuberculose.
Au terme de la réunion, le Cicid a indiqué qu’un projet de loi d’orientation et de programmation de cette politique de développement et de solidarité internationale sera déposé d’ici à la fin de l’année 2013.