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Frais de missions : le holà d’Yves Fernand Manfoumbi

yves-fernand-manfoumbiC’est un phénomène qui semblait échapper au contrôle des responsables du ministère du Budget depuis de nombreuses années : la dépense abusive et souvent sans véritable fondement des ressources publiques liée au payement des frais de mission des agents de l’administration. Dans un entretien récemment accordée à Gabon Télévision, le directeur général du Budget a dit sa volonté de mettre fin à ce phénomène afin de réduire le poste de dépense et mieux gérer le budget du pays.

Alors qu’il utilise lui-même des jets privés pour nombreuses de ses missions à l’intérieur du pays ou en Afrique centrale, ainsi qu’on l’a vu à la télévision pour sa tournée internationale dans le cadre de la Forum des hauts fonctionnaires du Budget des Etats membres de l’AFRITAC centre (FOHBAC), le directeur général du Budget Yves Fernand Manfoumbi, estime désormais qu’il est nécessaire, voir primordial que le Gabon ait un regard plus pointu et veille notamment à un contrôle minutieux de son Budget, et principalement de sa dépense, d’autant plus qu’à ce jour, indique-t-il, ce poste de dépense «connaît une augmentation fulgurante d’année en année». Ce qui apparaît comme un risque important pour le pays si rien n’est entrepris en vue de faire régresser cette hausse de la dépense des fonds publics.

Pour Yves Fernand Manfoumbi, «des mesures fortes» doivent donc être prises. Pour ce faire, il convient, dans un premier temps de «regarder de manière précise» tous les secteurs de l’administration dans lesquels la dépense semble être la plus importante en raison de l’approvisionnement en matériels et surtout des frais de déplacement de certains agents. C’est précisément ce deuxième point qui, selon le directeur général du Budget, cause le plus de souci. Pour lui, les missions à l’Etranger pour les agents de l’administration gabonaise se feront de plus en plus rares.

En effet, relève Yves Fernand Manfoumbi sur la base d’un constat qu’il a jugé regrettable aussi bien pour le pays que pour le contribuable : «Nous avons observé que tous les missionnaires bénéficiant des frais de mission, à leur retour de mission, il n’existe pas ou presque pas souvent un rapport détaillé pour pouvoir [nous] dire quelles sont les questions qui ont été débattues lors de cette mission ou de ce séminaire, et quelles en sont les conclusions et les retombées.» Au regard de ce comportement révélateur d’un phénomène qui perdure depuis de nombreuses années en République, le DG du Budget a annoncé un ensemble de mesures parmi lesquelles, «une centralisation de la dotation budgétaire frais de mission au niveau de chaque secrétariat général aux fins de préparation du budget.» Cette mesure, indique, Yves Fernand Manfoumbi, permettra «au secrétaire général qui porte la politique publique en temps que responsable du plan sectoriel, de pouvoir s’assurer de la bonne organisation de son administration au niveau de la préparation budgétaire. Au niveau de l’exécution budgétaire, cette dotation, non seulement elle doit être gérée par le secrétaire général, mais nous pensons qu’il faut mettre des verrous. Et ces verrous sont un visa de la direction générale du Budget.»

Ainsi donc, la centralisation de toute dotation budgétaire s’étalant jusqu’aux frais de mission pour les agents de l’administration, à en croire le directeur général du Budget, exigera de ces missionnaires qu’ils présentent, auprès de la hiérarchie, les objectifs de la mission qu’ils souhaitent entreprendre. Mais pour Yves Fernand Manfoumbi, cette mesure permettra également d’évaluer avec l’agent l’importance et les résultats attendus dans le cadre de sa mission «pour qu’à la suite nous puissions dégager les frais nécessaires à cette mission. Ce n’est qu’à ce niveau que nous pourrions maitriser cette dépense due aux frais de missions. Parce que, si nous n’exigeons pas, et à la force du consensus, rappelant les objectifs, le contexte et les retombées de cette mission pour notre pays» il est évident que le phénomène ne connaitra jamais de fin, a-t-il relevé.

«On enregistre chaque jour, note le directeur général du Budget, des gens qui partent en mission et qui n’assistent peut-être pas aux séminaires pour auxquels ils ont été invités. Ça n’est pas une bonne chose pour notre pays. Ainsi, si nous arrivons à centraliser [le poste de dépense], il faudra aussi utiliser de manière rationnelle et optimisée la ressource publique. Nous pensons à cet effet que pour la gestion efficiente de la dépense publique, il y a lieu d’utiliser nos missions diplomatiques. [Celles-ci] sont presque partout dans le monde. Nous allons désormais utiliser les conseillers économiques […] pour s’occuper de toutes les questions économiques et vendre davantage la politique de notre pays. Ces conseillers, dans nos missions diplomatiques pourront naturellement prendre part à ces séminaires et colloques. C’est là une utilisation optimale et rationnelle la ressource budgétaire, sinon la ressource publique. Nous pensons donc qu’on doit le faire maintenant», a annoncé Yves Fernand Manfoumbi, comme pour dire sa volonté d’en finir avec les dépenses abusives dues aux «fameux» frais de missions qui, depuis de nombreuses années, semblaient en dehors du contrôle du ministère du Budget et notamment de sa direction générale. Une initiative qui mérite donc des encouragements. Souhaitons que cela marche !

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