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Enrôlement biométrique : ces Gabonais qui attendent la dernière minute

enrolement-gabon-2Comme à leur habitude, de nombreux Gabonais ont attendu la dernière minute pour converger massivement vers les centres d’enrôlement biométrique. Rien d’étonnant. On s’y attendait presque, faut-il dire. Même le couple présidentiel n’y est arrivé que le vendredi 13 septembre, deux jours avant la date limite initiale pour se faire enrôler.

Décidément, les Gabonais ne se déferont jamais de cette habitude qui en est devenue la caractéristique : le retard ou du moins l’arrivée in extremis sur les lieux de rendez-vous. Souvent perçus comme des individus très peu portés sur la ponctualité, la plupart des Gabonais attendent, en effet, souvent la dernière minute pour réagir devant une exigence, même citoyenne. Pour preuve, l’affluence de ces derniers dans les centres d’enrôlement biométrique quelques jours seulement avant la limite du délai initialement fixé par le gouvernement. En effet, les trois derniers jours avant l’échéance fixée par le ministère de l’Intérieur pour l’inscription des Gabonais au fichier d’enrôlement ont été marqués par une forte affluence des populations dans les centres.

Si ce comportement est perceptible à tous les niveaux du pays, c’est que chacun se base sur des raisons et des excuses pour le moins farfelues. Pour ceux qui se disaient ne pas être «concernés» par l’enrôlement parce qu’estimant ne pas être «obligés» de voter, il semblerait qu’une injonction de la part de leurs proches ou un argument non négligeable (argent, promesses juteuses, etc.) d’une personnalité bien pensante du pays leur ait rapidement fait revenir à la raison. Ou du moins, la plupart se serait laissés convaincre par Jean François Ndongou qui, jurant sur une prorogation improbable des délais, avait alors indiqué que l’enrôlement n’a pas une seule visée politique mais que celui-ci est «surtout» d’ordre administrative : un argument des plus convaincants en somme.

Mais d’un autre côté, l’on pourrait penser que l’appel de certains hommes politiques de la République, sur l’«injonction» du même ministre de l’Intérieur, a suscité de la part de leurs partisans et sympathisants la ruée vers les centres d’enrôlement biométrique. Un devoir que de nombreux individus et chefs de file issus de diverses formations politiques ont tenu à remplir au cours des deux dernières semaines avant l’échéance fixée par Jean François Ndongou. Ainsi, soit par patriotisme, soit par pur orgueil et simple calcul politique, des personnalités telles que Pierre Claver Maganga Mousavou, André Mba Obame, Séraphin Moundounga ; des regroupements politiques tels que l’Union des forces pour l’alternance (UFA), l’Union des force du changement (UFC), le collectif des partis de la Majorité républicaine, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) ont communiqué sur l’importance de l’enrôlement, un message qui n’a semble-t-il pas échappé au Président de la République qui, comme de nombreux Gabonais s’est laissé surprendre par le délai : pour des raison de disponibilité certainement.

En effet, le chef de l’Etat qui, par habitude nationale, est également venu se faire enrôler, le vendredi 13 septembre, soit deux jours seulement avant la date butoir du dimanche 15 septembre 2013, a dit son regret et a avoué son retard. «On dit que les Gabonais attendent toujours la dernière heure pour faire les choses, j’en suis moi-même l’exemple», a-t-il ironisé, souriant. «On vous pardonne, monsieur le Président !» serait-on tenté de dire pour justifier le retard (aussi) de certains journalistes qui, eux-mêmes, en parlent pourtant. Drôle de pays tout de même !

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