Le délai fixé par la Cour constitutionnelle pour l’organisation des élections municipales et locale se rapproche, poussant certaines personnalités à porter au grand jour leur ambition électorales. Il en est ainsi de Pierre-Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate (PSD, opposition), qui vient de dévoiler ses ambitions pour le Conseil municipal de Mouila.
Comme de nombreux leaders politiques du pays, réagissant au communiqué final du Conseil des ministres du 18 juin 2013, Pierre-Claver Maganga Moussavou avait dénoncé, le 20 juin, le non-respect des décisions de la concertation politique autour du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, qui visait à statuer sur l’introduction de la biométrie dans le processus électorale gabonais. Les revendications de l’opposition tournaient autour de «la codification, de l’authentification et de la traçabilité, la transformation du statut d’observateur des représentants des partis politiques au sein des dites commissions en statut de membre à part entière».
Malgré tous les coups de gueule, le processus a été lancé le 30 juillet 2013 et, avec la prorogation, l’enrôlement ne va durer qu’une cinquantaine de jours. Entre temps, les idées des uns et les autres ont eu le temps de murir, amenant à des réaménagements de circonstance imposés par la réalité politique gabonaise. Et le boycott murmuré a laissé place, dans chaque état major de parti ou de candidat, à l’élaboration de stratégie visant à être prêt le jour J. Tel en est le cas du leader du PSD qui, lors d’une causerie politique au quartier Divindé, dans le premier arrondissement de Mouila, a annoncé sa candidature à la marie de sa ville.
Pour certains observateurs, Pierre-Claver Maganga Moussavou confirme l’ambition de l’opposition, réunie au sein de l’Union des forces pour l’alternance (UFA), de jouer un rôle de premier plan durant les élections locales de novembre prochain ; du moins du point de vue des joutes oratoires et de la dénonciation du bilan des élus du parti au pouvoir. Le patron du PSD qui avait déjà dirigé la mairie de Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié, dénonce déjà l’amateurisme avec lequel la ville est, selon lui, gérée entrainant l’insalubrité et l’anarchie qui sauterait aux yeux à l’en croire.
Si les autres candidats à cette municipalité ne se sont pas encore prononcés, il est certain que le leader du PSD devra faire face à une grande adversité, notamment contre la nouvelle baronnie locale apparue avec les années de l’«Émergence». L’on estime, par ailleurs, que la province de la Ngounié a de nombreux partis dont les cadres ne manqueront pas d’affronter l’ancien ministre passé à l’opposition.
