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La DGB propose de redéfinir le processus de recrutement des fonctionnaires

dgb YFM 2Après le démantèlement récent de 3000 faux fonctionnaires ayant permis de déceler des diplômes falsifiés, le Directeur général du Budget (DGB), Yves Fernand Manfoumbi, a proposé, dans une interview avec Gabonews.com, de redéfinir le processus de recrutement des fonctionnaires gabonais.
Gabonews (GN) : Les critères à remplir pour postuler à la fonction publique ?
Yves Fernand Manfoumbi (YFM) : L’intégration d’un agent, d’un compatriote, passe par cinq phases parce que cet agent s’adresse à un ministère utilisateur où il transmet un dossier. Ce dossier comme vous pouvez l’imaginer comporte l’ensemble des éléments suivants : les diplômes, l’acte de naissance, un, casier judiciaire, un certificat médical et à partir de cet instant, un curriculum vitae pour apprécier son profil. Ce qui permet au ministère utilisateur de savoir s’il est important d’engager un tel compatriote ou pas. Ce travail se passe au sein du ministère sectoriel et précisément au niveau des secrétaires généraux des ministères et directeurs du personnel. Une fois les dossiers examinés, lorsqu’ils sont jugés bon par le ministère examinateur, il les transmet au ministère du Budget, où il y a un traitement, chacun en fonction de son métier. Le premier traitement est que ça va d’abord à la direction générale de l’administration publique pour s’assurer de l’authentification et de la vérification des diplômes fournis et qui s’occupent de la vérification et authentification des autres pièces que son l’acte de naissance, le certificat médical et j’en passe. Ce n’est qu’à l’issue de cet examen que le dossier arrive par la suite à la Direction Générale du Budget pour solliciter éventuellement un poste budgétaire.
GN : Est-ce que des efforts ont été fournis ces dernières années pour améliorer la procédure de recrutement des fonctionnaires au Gabon ?
YFM : Oui depuis 2011-2012, il y a eu une innovation. Cette innovation ce sont les conférences d’intégration. Ces conférence d’intégration ne sont pas en soi une mauvaise chose car, elles devraient permettre aux secrétaires généraux de l’ensemble des administrations de se retrouver avec le secrétariat général du ministère du Budget, de la fonction, des comptes publics pour examiner et faire un toilettage des dossiers en tenant compte des différents profils des postes et des besoins de recrutements des uns et des autres. Ce n’est qu’à l’issue de ces conférences d’intégration que les dossiers devraient être transmis pour discussion en conférence budgétaire où on discute des politiques publiques. A ce niveau, la dimension ressource publique est très importante parce que lorsque je veux exécuter un programme, j’ai non seulement besoin de ressources financières, mais j’ai besoin aussi d’identifier qu’elles sont les ressources humaines qu’il me faut pour pouvoir exécuter ce programme. Nous devons tous retenir qu’un poste budgétaire est d’abord un crédit au même titre que l’achat d’un bic. Donc, le recrutement, il faut d’abord s’assurer d’un crédit budgétaire. Certainement qu’au regard du processus innovant des conférences d’intégration que des esprits malins ont essayé de passer entre les mailles parce que 3000 ce n’est pas 3 personnes ni encore 100 personnes. Mieux encore, nous avons quand même réalisé l’audit de la fonction publique, ce qui devrait aussi aider à nous assurer du processus de recrutement. Aujourd’hui, le problème est là, et nous pensons qu’il faut le régler.
GN : Comment la DGB peut régler le problème ?
YFM : Nous devons revenir à l’orthodoxie qui commande que le recrutement est un crédit donc, il faut remettre à César ce qui est à César. Cela voudrait dire que c’est celui qui a possibilité de mesurer la soutenabilité de finances publiques qu’il faut remettre la responsabilité du recrutement. Il doit être assujetti et devrait s’assurer au préalable s’il y a du crédit avant de recruter. Voila pourquoi le ministère du Budget a engagé un ensemble de réformes, notamment des ressources humaines avec la mise en place des directeurs centraux des ressources humaines. Il faut bien que cette réforme atterrisse maintenant pour éviter d’assister à genre d’errements. Il faut bien que cette ressource humaine décentralisée se fasse aujourd’hui et que tout le monde admette que le recrutement est un crédit, ce qui veut dire que le poste budgétaire doit être défendu et justifié. L’incidence financière doit être primée avant recrutement tout azimut.
GN : Le problème qui constitue de nos jours un goulot d’étranglement à la DGB ?
YFM : Nous pensons que le problème qui mine aujourd’hui et nous l’avons aussi appris et que les services sont entrain de travailler, on a décelé plus ou moins un réseau mafieux où il y a eu trafic des diplômes.
GN : Que faire devant cette situation ignoble ?
YFM : Si les diplômes ont été falsifiés, nous pensons qu’il y a lieu de redéfinir le processus de recrutement et surtout qu’aujourd’hui il y a de nouveaux outils dont la biométrie qui ne va pas seulement nous aider pour les élections. La première action forte qu’il faut mener est de suspendre le recrutement tout azimut. Et que le recrutement se justifie par rapport à un crédit budgétaire car derrière, il y a cette incidence financière. Revenons donc à l’orthodoxie pour asseoir une nouvelle façon d’organiser les recrutements à la fonction publique.
GN : Finalement il y a combien de type de recrutement à la fonction publique ?
YFM : Il y a deux types de recrutement, d’abord par voie de concours et le recrutement sur titre. Mais là, où il y a nécessité de mettre plus de rigueur et de discipline c’est sur le recrutement sur titre parce que le recrutement sur concours, là encore, il faut mettre un contrôle moins rigoureux parce qu’il y a un concours qui sanctionne plus ou moins les différents admis qui sont appelés à suivre une formation sanctionnée à la sortie par un diplôme. Par contre, le recrutement sur titre, là, il y a nécessité de revoir la procédure pour l’authentification et l’ensemble des dossiers constitutif pour le dossier. Mais au départ qu’on s’assure qu’il y a un crédit disponible pouvant permettre le recrutement d’un agent public. Voila ce que je peux dire sur cette question, mais c’est une question très embarrassante et difficile parce que moi, en tant que ministère du budget en charge de la prise en compte de l’incidence financière du mouvement administratif de mon collègue Directeur général de l’administration publique, je pense que je suis aussi impliqué dans ce processus.
GN : Pour terminer cet entretien, vous suggérez quoi pour changer la donne ?
YFM : Je suggère comme action forte de revenir à l’orthodoxie en s’assurant que même si, au départ il y a lieu d’organiser des conférences d’intégration, mais que celles-ci ne doivent pas avoir une connotation de recrutement systématique , mais plutôt de faire des conférences sur les dossiers devant être soumis lors des discussions de politique publique qui permettent de cerner quelles sont les besoins en ressources financière et humaine pour pouvoir les exécuter.

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