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Mairie de Libreville : Jean-François Ntoutoume Emane, out !

Ntoutoume-Emane1La capitale gabonaise aura un nouvel édile le 23 novembre prochain. Après avoir tenté de s’accrocher par tous les moyens, Jean-François Ntoutoume Emane ne figure pas sur la liste des candidats PDG du 5e arrondissement. Seuls ses partisans sont plongés dans une grande détresse.

Qu’il ait choisi de se retirer ou qu’il ait été mis à l’écart, Jean-François Ntoutoume Emane connaît là une sortie peu glorieuse. Car il lui a manqué l’élégance des grands stratèges politiques – celle qui consiste à savoir se retirer des affaires et à passer la main à quelqu’un d’autre. On n’avait jamais vu un maire de Libreville aussi accroché à ses privilèges et aussi peu préoccupé par l’état de sa ville. Une seule chose lui importait : sa reconduction à l’Hôtel de Ville «en raison d’une promesse» que lui aurait faite, en août 2009, Ali Bongo Ondimba, alors candidat à l’élection présidentielle. Selon ses propres termes, il affirmait : «Ali m’a promis, à mon domicile, de me soutenir pour un second mandat à la mairie».

De ce fait, il a mis 90 millions CFA pour faire enrôler près de 3000 personnes dans son fief du 5e arrondissement. Et des gens sont arrivés de plusieurs quartiers, voire de villes de l’intérieur, pour venir s’inscrire dans ladite circonscription électorale. Et puis, patatras ! le 5 octobre, lors de la réunion du Bureau Politique PDG au siège du parti à Louis, le «Distingué Camarade» Ali Bongo lui demande d’accepter que le maire sortant de l’arrondissement, Landry Mavoungou Ndong, soit la tête de liste, et lui de se contenter de figurer sur la liste en deuxième position. Etait-ce une stratégie pour que le «doyen politique» de Lalala se rebiffe et abdique ? En tout cas, Ali Bongo a réussi à lui faire prendre la décision de se retirer. Le président du PDG n’en est certainement pas triste.

De la faculté à faire insulter ses propres camarades par voie de presse

Visiblement, Jean-François Ntoutoume Emane a fait preuve de cécité politique. Depuis plusieurs mois, la presse proche du pouvoir lui montrait la porte de sortie. Elle ne trouvait aucun point positif dans son mandat de cinq ans à la mairie de Libreville. Et même si ses adversaires étaient plus modérés dans leur jugement, l’opinion l’avait, d’une manière générale, pris en grippe pour l’insalubrité ambiante à Libreville. Il était décrié partout et de partout. Lui ne voyait qu’«aboiement de chiens» et continuait allègrement sa route. Mais au-delà de la cécité, sa plus grosse erreur a été de se servir d’un journal pour insulter ses camarades politiques et des familles amies (Gondjout, Chambrier, Léon Mba,…). Là, Ali Bongo Ondimba a vu rouge et y est allé à petits pas pour le faire «sauter» (en refusant qu’il soit tête de liste dans son arrondissement, et à le faire débarquer de la liste ensuite).

Le maire sortant de Libreville a eu quand même une compensation. Sur la liste PDG du 5e arrondissement, cinq de ses proches figurent : Jean-Baptiste Mba Audzagué, Théodore Bitéghé, Marie-Cécile Lembemé, Landry Mavoungou et Simon Atangana Ntoutoume. Ce dernier bat tous les records : il était déjà le seul ambassadeur à être membre du Bureau Politique ; il sera aussi le seul ambassadeur à être Conseiller municipal. Il vivait déjà six mois par an à Libreville, et personne, aux Affaires étrangères, ne lui disait rien ; il pourra dorénavant passer toute l’année à Libreville, et personne ne lui fera aucun reproche pour cet abandon de poste. Il est vrai que Simon Atangana Ntoutoume n’est pas connu pour être une grosse machine de travail, mais tout de même ! Un ambassadeur, ça reste à son poste ! Au ministère des Affaires étrangères, c’est un proche de son père, Henri Bekallé Akwé, qui est le secrétaire général. Tout se règle en famille. Face à un ambassadeur qui a pris de telles habitudes, même Ali Bongo, chantre du changement de paradigme, ne peut que se plier. Les contradicteurs de l’édile actuel sont beaucoup plus nombreux sur la liste, à commencer par Jean-Félix Ayo Adibet, Gisèle Akoghet, Clément Evoung, Aimé Issembé…

Ni Maire, ni Sénateur

Gabonreview était convaincu, au vu des informations en provenance de milieux généralement bien informés, que Jean-François Ntoutoume Emane aurait du mal à rempiler à l’Hôtel de Ville malgré l’agitation de ses proches, mais l’on avait cru qu’il deviendrait Sénateur du 5e arrondissement. Il ne sera donc ni réélu maire, ni élu sénateur. Ses partisans, notamment ceux qui émargent à la mairie de Libreville, sont plongés dans une immense tristesse depuis lundi dernier quand ils ont pris connaissance de la liste des candidats PDG publiée dans le journal Dialogue, organe d’information du Parti démocratique gabonais. Ils indiquent qu’ils pourraient ne pas aller voter le 23 novembre prochain. Ils préféreraient s’abstenir que d’aller voter pour la liste PDG. Pêche à la ligne ?

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