Depuis neuf mois, ni le ministre en charge des Travaux publics ni celui en charge du Budget ne semblent préoccupés par les revendications de leurs administrés. Face à ce mutisme, les adhérents du Syfop-TP et ceux de l’Onpese haussent le ton et menacent d’entrer en grève si, d’ici le 5 novembre, aucune solution satisfaisante n’est trouvée.
Depuis la transmission de leur cahier de charges au ministère de tutelle, le 10 janvier 2013, les agents des secteurs des Travaux publics (TP), réunis au sein du Syndicat de la force ouvrière des Travaux publics (Synfop-TP) et ceux de l’Organisation nationale du personnel du secteur de l’équipement (Onepese), sont restés sans suite du protocole qu’ils avaient fait parvenir à Magloire Ngambia. De ce fait, les syndiqués ont menacé de rentrer en grève si leurs revendications ne sont pas traitées avant le 5 novembre prochain.
Selon les secrétaires généraux des deux organisations, Jean Florent Lewanda du Synfop-TP, et Jean Bosco Bougoumou de l’Onepese, ces revendications portent sur le réajustement des salaires de base, la réhabilitation des anciens salaires de base pour les agents de Libreville, au même titre que ceux des directions de l’intérieur du pays, il y a quelques temps, et le relèvement de la prime de logement de 18.000 à 50.000 francs CFA.
Au cours d’une assemblée générale tenue le 22 octobre à Libreville, les deux leaders syndicaux, ont rappelé à l’assistance leur détermination à aller au bout du processus de discussion engagé avec le ministère de tutelle, bien que celui-ci semble ne pas véritablement prendre en considération leurs revendications. Pourtant, relève Jean Florent Lewanda du Synfop-TP, «en partant sur la table des négociations, on avait établi un protocole d’accords que l’on avait déposé auprès de la tutelle, afin de planifier les points qui devraient être traités à court, moyen et long terme.»
Si le ministre interpellé témoignait de sa bonne foi, au début des négociations, c’est ahuris que les deux leaders syndicaux ont constaté que certains points inscrits dans le cahier de charge n’ont pas été pris en compte. C’est donc à cet effet qu’«harcelé par les agents lésés, nous avons voulu organiser cette assemblée générale pour faire le compte-rendu des points qui ont abouti, ceux qui ne l’ont pas été et attendre la suite au niveau de la base. Parmi les points d’achoppement, nous avons les salaires de base réduits par les services d’études du budget, dès l’annonce du Président en 2010, dans son discours, de relever à 150.000 francs CFA aux travailleurs les moins payés. Mais il n’a jamais été question de toucher les salaires de base. Un salaire de base, c’est un droit inaliénable», s’est insurgé le SG de Synfop-TP.
Si depuis les choses semblent bloquées, c’est en raison du comportement jugé négatif de certains responsables de leur département ministériel, ont lancé les deux leaders syndicaux. Il s’agirait notamment du ministre et ses collaborateurs qui n’auraient pas daigné «effectuer les tours du propriétaire, afin de recueillir [eux-mêmes] les doléances des agents» ; le secrétaire général du ministère des TP, critiqué «pour son manque de suivi régulier des dossiers» et le directeur des Ressources humaines à qui les syndicalistes reprochent des «recrutements anarchiques des personnels sans respecter les procédures légales», entres autres.



