En vue de soutenir leurs enseignants en grève, mais surtout de dénoncer la situation qui les empêche de bénéficier des enseignements, les élèves des établissements scolaires secondaires publics du Gabon ont entamé, depuis le 13 novembre, un mouvement de contestation qui s’est amplifié le lendemain. La Police n’aura pas été tendre avec les enfants tandis que la fermeture de tous les collèges et lycées du Gabon a été annoncée.
Le problème des enseignants du Gabon est devenu celui de leurs élèves. En effet, dès la rentrée sc
Las de ne pas bénéficier des cours depuis lors, les élèves sont entrés dans la danse en descendant dans les rues, provoquant ainsi des embouteillages à n’en plus finir, la fermeture des commerces sur leur passage. Commencé la veille par les élèves du Lycée national Léon Mba qui ont entrainé ceux du Lycée Paul Indjendjet Gondjout (ex-Lycée d’Etat), le mouvement s’est répandu comme une trainée de poudre le lendemain, notamment avec l’entrée en scène de plusieurs autres établissements d’enseignement secondaire et la signalisation d’un mouvement similaire à Port-Gentil qui a vite été dispersé à coups de grenades lacrymogènes.
Il est question pour tous ces élèves d’attirer l’attention du gouvernement. «Tout ce que nous voulons c’est dire au gouvernement que les enfants en ont marre. Tous les jours on va à l’école et il n’y a pas de professeurs parce qu’ils sont fâchés. Ils sont en grève depuis et nous on subi», a lancé un élève du lycée Jean Hilaire Obame de Nzeng-Ayong tandis que d’autres lançaient à tue-tête que «la jeunesse est sacrifiée», «Le gouvernement doit faire quelque chose pour que les élèves retournent en classe. C’est trop. Tout le temps ce sont les grèves. On ne comprend plus rien».

Un peu partout à Libreville, notamment dans les quartiers Charbonnages, Nzeng-Ayong, Akébé, le scénario était le même. Ce qui a obligé les éléments des forces de l’ordre et de sécurité à sortir des casernes pour envahir les rues et tenter de restituer la quiétude.
De nombreux badauds ont cependant regretté que ce qui n’était que des marches pacifiques ait été violement réprimé. Fridolin Mvé Messa, figure de proue du Syndicat des enseignants de l’Education nationale (SEENA), resté jusqu’ici en observation, a d’ailleurs regretté la violence des policiers sur des enfants ayant «pour certains 10 ou 12 ans». De même des témoins ont déploré les violences policières sur des fillettes et une chaine de télévision locale a diffusé le passage à tabac d’un élève par une demi-dizaine de policiers.
Si lors du Conseil des ministres tenu autour du président de la République, Ali Bongo Ondimba, le 13 novembre 2013, rien n’a été dit sur la grève des enseignants, il a été néanmoins signalé que depuis le lundi 11 novembre, le gouvernement avait commencé à payer les vacations réclamées. Mais ces derniers estiment que les sommes versées sont dérisoires et que nombreux d’entre eux ont été oubliés.
Dans l’après-midi, le gouvernement a décidé de la suspension temporaire des cours sur toute l’étendue du territoire gabonais. Ce que Fridolin Mvé Messa a qualifié d’aveu : «Si le gouvernement décide de suspendre les cours c’est qu’il a reconnu son tord», a lancé le syndicaliste sut TéléAfrica.



