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Micro-trottoir sommaire sur la destitution des responsables administratifs

micro-trottoir1La crise qui sévit actuellement dans le secteur sensible de l’éducation au Gabon serait, selon certains observateurs de la vie sociale du pays, l’alibi idéal pour les dirigeants voulant remercier ceux de leurs administrateurs qui, de manière consciente ou inconsciente, seraient contre l’émergence du président Ali Bongo Ondimba.

À trois années de l’échéance du premier round du président Ali Bongo Ondimba à la tête du Gabon, les signes de l’incapacité du régime à gérer et conduire le pays vers l’avenir en confiance souhaité par le capitaine du bateau «Gabon», semblent se préciser comme l’affirmaient déjà certains leaders de la classe politique et de la société civile.

La récente révocation de quatre agents administratifs de l’État gabonais en cette période de forte tension ainsi que celles qui seront confirmées dans les prochains jours ne sont pas sans intérêt pour la population qui se livre à des interprétations de tous genres pour comprendre et justifier ces décisions. «Comment comprendre pour le cas singulier de l’Éducation nationale, que les autorités ne soient pas assez armées pour venir à bout de ce triste constat. Ça fait une semaine déjà que nos enfants sont à la maison parce que nos dirigeants sont incapables de satisfaire les revendications des enseignants. Quel est ce problème-là, qui n’a pas de solution ?», a déploré Léanne, une jeune Gabonaise rencontrée au quartier Les Charbonnages.

«Si ce n’est pas la police ou les gendarmes qu’on envoit nous matraquer sans raison valable pendant que les vrais bandits circulent et agissent impunément, la nouvelle trouvaille expérimentée à l’issue du débat sur l’éducation diffusé à Gabon Télévision le dimanche dernier (17 novembre 2013), est la destitution de certains responsables administratifs de leurs fonctions, comme on l’a fait pour madame Edith Methogo, directeur général adjoint du contrôle des ressources et des charges publiques, au ministère du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique», a-t-elle fustigé.

Pour Christian, jeune ingénieur en télécommunication au chômage, l’acte posé sous la haute impulsion du Président Ali Bongo Ondimba n’est que «le top d’une chasse aux sorcières qui sera exécutée dans toute l’administration gabonaise pour mettre hors d’état de nuire toutes les personnes susceptibles, selon lui, de mettre à mal l’application des décisions de l’exécutif pour le bien-être des Gabonais mais aussi pour la réalisation de son Gabon émergent décrié par la population».

A l’antipode, Hughes O. un jeune entrepreneur, estime que le gouvernement a raison d’agir ainsi. Car selon lui : «ce laisser-aller qui devient une habitude dans nos administrations ne nous aide pas dans notre quête au développement. Nos administrateurs font preuve de laxisme à tous les niveaux et dans tous les départements, que ce soit à la municipalité, aux finances, aux forces de défense, et même à l’éducation. On ne s’occupe jamais de ce pour quoi on est payé chaque fin du mois».

«Aller à la mairie faire légaliser un document administratif, vous verrez le temps que cela mettra ou l’accueil qui vous sera servi. Allez solliciter un commissariat et vous aurez la réponse selon laquelle ils n’ont pas de carburant pour le déplacement sauf si vous prenez en charge leur déplacement. Allez aux finances pour consulter votre état en solde, pour vous rendre compte que votre dossier n’a jamais été ouvert pour un quelconque traitement. Et ces cas de figure sont légion. Pourtant ces personnes chargées de vous satisfaire sont payées. Ça ce n’est pas normal et c’est une bonne chose que, de manière ouverte, ce soit ceux-là qui se prennent pour des gros bonnets qui tombent. À mon avis c’est un signal fort que vient de lancer le président à tous ceux qui se croient inamovibles», a renchéri Hughes.

«N’allons pas loin, voici les bacheliers qui sont en grève de la faim pour réclamer l’obtention d’une bourse d’études parce que leurs responsables administratifs ont fait parvenir leurs dossiers en retard. Et sans trop comprendre on se précipite pour condamner Jean-François Thardin et son équipe, même si souvent ils ne sont pas innocents. Ce sont des fautes administratives graves qu’il faut punir. De là, ces responsables comprendront qu’on ne joue pas avec l’avenir des enfants des autres. On attend aussi qu’ils soient démis de leur fonction», a-t-il conclu.

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