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Pause momentanée des Escales documentaires de Libreville à «Sans famille»

paulineLancé il y a cinq jours avec une exposition photographique, «Mutations», le spectacle de danse de Peter Nkoghe et la projection du film documentaire «L’épopée de la musique gabonaise (acte 3)» de Joël Moundounga, la ballade documentaire de Libreville a observé, le 28 novembre 2013, une pause de 52 minutes dans la triste réalité des conditions de détention à la prison centrale de Libreville. Ce, à travers «Sans famille» le film de Pauline Mvélé du nom familier du pénitencier de Libreville.

Les cinéphiles du cinéma du Komo et de l’Institut français du Gabon, ont été plongés, le 28 novembre dernier, au sein du monde carcéral de Libreville, sans y avoir été. La magie de l’image et du son, avec la deuxième et dernière œuvre gabonaise programmée à la 8e édition des Escales documentaires de Libreville (EDL), axé sur le portrait, a permis de voyager vers la prison centrale de Libreville avec «Sans famille», le film de Pauline Mvélé qui tire son titre du nom familier de la prison centrale de Libreville.

A travers ce film documentaire, la réalisatrice Gabonaise, par ailleurs promotrice du concours les «Scénario du Gabon», peint le portrait d’anciens détenus de la prison centrale de Libreville, sur la trame de la difficultueuse question de la réinsertion. Des anciens prisonniers simplement appelés Marie Louise, Daniel, Petit Beau, Benoit et Adonick. À l’issue de témoignages aussi perçants et pathétiques les uns que les autres, chacun d’eux a su tirer une leçon sinon une morale de vie pour ne plus jamais avoir à revivre cette difficile épreuve de la vie conditionnée par un passage en prison. «Les cinéphiles doivent retenir que les conditions de détention à «Sans famille» sont exécrables, la réinsertion commence d’abord quand on est en prison», a déclaré la réalisatrice Pauline Mvélé.

«J’ai participé à un festival où nous avons visité une prison… Je me suis rendue à «Sans famille» car je connaissais une personne qui était incarcérée. J’ai été choquée par l’état des lieux, l’ambiance, etc. Je suis allée à la rencontre de personnes qui se battent, qui sont remplies d’optimisme et qui ont beaucoup d’humanité», a-t-elle déclaré avec compassion.

«Pauline a fait du mieux qu’elle pouvait pour présenter la réalité à «Sans famille» qui, est un endroit comprimé et interdit aux images. Nous qui étions là-bas et qui avons vécu ces tristes moments de notre vie, nous avons essayé de lui fournir tous les éléments possibles pour l’encourager et l’aider dans sa réalisation. Après ma détention je me suis intéressé au métier de chauffeur, il me faut des moyens pour avoir mon véhicule» a confié ancien détenu qui réussit plus ou moins sa réinsertion avec son boulot de chargeur de voiture en attendant son permis de conduire définitif.

«Sans famille est un passé qui sera collé à moi parce que c’est un milieu où j’ai appris beaucoup de choses. Cela m’a permis de m’assagir et de devenir mûr. Comprendre la vie différemment parce qu’avant de me retrouver là-bas, j’étais le genre d’enfant à qui les parents faisaient tout. Maintenant je suis autonome, je me débats dans la vie comme tout homme peut le faire», a-t-il poursuivi en guise de témoignage.

Le film de Pauline Mvélé permet absolument de mieux comprendre le surnom de «Sans Famille» donné à la grande prison de Libreville. Ce nom traduit, ainsi que le laisse comprendre le documentaire, la solitude, le désespoir, la dislocation familiale, le rejet social. Poignant.

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