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Vœux au Président : Ndong Sima, plus proche des réalités qu’Ali Bongo

ndong-sima-voeux-2014Alors qu’il fait l’objet de vives critiques par une bonne frange de Gabonais et même de certains proches d’Ali Bongo depuis plusieurs mois, le Premier ministre apparait en ce début d’année bien loin des défauts qu’on lui prête. A l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux au Président de la République, Raymond Ndong Sima s’est même révélé plus proche des réalités que le chef de l’Etat.

Malgré un nombre considérable de critiques prononcées en son encontre par de nombreuses organisations syndicales du pays et malgré qu’il subi quelques fois les assauts de certaines personnalités dites proches d’Ali Bongo, le Premier ministre que d’aucuns disent en voie d’être éjecté, est apparu plus fort et plus réaliste que jamais ces derniers jours. En témoigne son allocution prononcée, le mardi 7 janvier 2014, à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux au Président de la République. En effet, désormais plus proche des réalités sociales, économiques et politiques gabonaises que ne le sont de nombreuses personnalités, plus enclines à la flagornerie et à la dissimulation des difficultés auxquelles sont soumises les populations, Raymond Ndong Sima n’a pas souhaité éluder la vérité sur le bilan en demi-teinte de l’année 2013.

Ainsi, d’entrée de jeu et sans ambages, le chef du gouvernement a reconnu, devant Ali Bongo dont le discours à la Nation du 31 décembre dernier n’avait été que relativement apprécié par plusieurs observateurs, que «tout n’a pas été rose en 2013». Pour cause, a-t-il indiqué : «de nombreux sujets d’irritation sont apparus et nombre de dossiers n’ont eu, ni la célérité dans leur exécution, ni la qualité souhaitée.» Et les raisons ne manquent pas. Le fait qu’on veuille (enfin) le reconnaître plutôt que de brosser le chef de l’Etat dans le sens du poil et nier les nombreux échecs des responsables d’administration dans l’avancement et la livraison de certains projets censés relever du «bien-être collectif», est déjà un début.

Si sur le plan politique le Premier ministre s’est montré «conforme» à la logique ambiante qui veut que l’activité politique gabonaise se limite à l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, il n’en a pas moins relevé que des «réglages [restent] à parfaire pour inscrire durablement notre pays parmi les nations matures où l’on se consulte et l’on choisit, dans la tranquillité, les citoyens chargés de la gestion locale ou nationale.»

Mais, sur le plan économique, Ndong Sima, bien qu’encensant un processus de régularisation de la situation salariale des fonctionnaires gabonais qui fait encore polémique, a reconnu que «nous restions dans la mauvaise partie du classement des pays opéré par la Banque Mondiale». Toute chose qui pose amène à s’interroger sur l’avenir économique du pays, d’autant plus que pour de nombreux observateurs, le Gabon n’est pas si bien coté que ça par les investisseurs internationaux. Encore plus proche des réalités vécues par les populations, le chef du gouvernement a noté «les goulots d’étranglement dans le trafic qui s’accroissent dans les grandes villes et particulièrement à Libreville, comme les catastrophes survenues dans différents quartiers de [la capitale] et plus généralement, l’insuffisance de l’offre en matière d’habitat [qui] rappellent tristement l’urgence des solutions à déployer.»

De plus, a-t-il fait remarquer : «si la production intérieure, notamment agricole, ne s’accroit pas plus rapidement, il pourrait bientôt devenir difficile de contenir les augmentations de prix des produits alimentaires et par conséquent, l’augmentation du coût de la vie […] Les ruptures qu’appellent ces évolutions commandent de garder une attention particulière sur les questions sociales dont les perturbations pourraient compromettre la mise en œuvre du programme économique en raison des incidences prévisibles sur les coûts de facteurs.»

Ndong Sima, pour finir, s’est d’ailleurs prévalu d’une proposition non moins banale en termes de choix des personnes portées à la tête des administrations publiques en déclarant : «Il nous faut désormais, pour en faire un moteur de développement, une gestion des fonctionnaires sur la base du seul mérite et de l’effort dans le travail. […] Le temps est en effet venu de rétablir les concours et la sélection des candidatures sur la base de compétences pour les postes à pourvoir. Ainsi, chacun sera comptable de son aptitude à accomplir avec efficacité la tache qui lui est confiée et la compétition à bien faire deviendra le moteur de l’Administration.» Comme quoi, il est des autorités qui reconnaissent tout de même les difficultés des populations.

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