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Les greffiers du Gabon montrent les crocs

Tribunal-21Conditions de travail pour le moins détestables, difficultés logistiques et plan de carrière incertain, tels sont entre autres les réalités auxquelles sont confrontés, dans l’exercice de leur fonction, les greffiers du Gabon, ce depuis de nombreuses années. Pour en venir à bout et prévenir d’une éventuelle montée au créneau, le Syndicat national des greffiers interpelle.

C’est à la faveur d’un point presse tenu vendredi 10 janvier dernier au tribunal de Libreville que le Syndicat national des greffiers (Synagref) s’est dit outré par le silence que leur oppose depuis novembre 2013 les autorités de tutelle. En effet, ayant pris connaissance des difficultés auxquelles les greffiers Gabonais font face dans l’exercice de leur fonction, le ministère de la Justice est curieusement resté sourd et muet devant le cahier des charges déposé sur sa table par les responsables du Synagref. Parmi les revendications, figurent de vieilles questions relatives aux conditions de travail et à l’avenir professionnel des greffiers du Gabon.

En effet, si Me Michel Ndo Bisso, le président du Synagref, intervenant sur la question de l’avenir professionnel de ses collègues et lui-même, est apparu visiblement craintif, c’est parce que, dit-il, le ministère de tutelle reste assez évasif sur la mise en place d’un véritable plan de carrière pour les greffiers. La profession de greffier étant régie en République gabonaise par la loi 20/93, un statut, dit-on, «particulier» qui ne bénéficierait jusqu’à ce jour d’aucun texte d’application, les greffiers seraient comme condamnés à demeurer en catégorie B2. D’où la question de l’absence de formation en dehors de celle de l’Ecole nationale de la magistrature. Pour Me Ndo Bisso, tout est orchestré depuis le ministère de la Justice et «le greffe et le greffier [recruté avec des niveaux de BEPC et Baccalauréat] sont transformés en de simples secrétariats et de secrétaires dactylographes. Pourtant, l’Etat alloue d’énormes sommes d’argent pour ladite formation qui ont servi à d’autres fins.»

L’aspect matériel inhérent à leur fonction serait tout aussi déplorable, a indiqué le président du Synagref : les greffiers de Libreville, mais davantage ceux de l’intérieur du pays, font face à une absence criarde de matériel. Si quelques registres, stylos et rames de papiers sont distribués chaque année, la question de la prime vestimentaire et celle de la vétusté des locaux se posent avec acuité. En effet, si le personnel judiciaire (magistrats et greffiers) est «parfois obligé de s’acheter son propre matériel de travail», ces derniers seraient également, à en croire le Synagref, obligés de partager des bureaux exigus et vétustes, entassant les documents dans des réduits au risque de leur détérioration par l’humidité et les insectes. Face à ces difficiles conditions de vie de travail, et «au regard de la sensibilité de l’administration», le président du Synagref s’en est remis au chef de l’Etat et au Premier ministre, avant le début d’éventuels «mouvements d’humeur» dans les jours à venir si le même silence est opposé à leurs revendications.

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