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Football : les Panthères du Gabon sans argent au CHAN 2014

foto-prime-panterSituation presque inédite que celle que vivent l’encadrement technique et les Panthères en Afrique du sud : pas de primes de convocation en équipe nationale, de victoire collective, de buteur et de meilleur joueur. Un climat malsain pour les Panthères qui participent à la 3e édition du CHAN. En tout cas, le sujet est resté en suspend jusqu’à ce que l’équipe quitte, le dimanche 19 janvier, la ville de Polokwane pour Bloemfontein où elle effectuera sa 3e sortie face à la Mauritanie.

Qui paye, quand, comment, où ? Et à combien s’élèvent réellement les primes des joueurs de l’équipe nationale ? La question se pose aujourd’hui avec acuité et elle semble diviser plus d’un amoureux gabonais du ballon rond. Pour rappel, le payement des primes des joueurs évoluant sous le drapeau national ne s’est plus jamais posée depuis que René Ndemezo’o Obiang, ancien ministre des Sports, s’était appliqué à réguler ce domaine pour le moins sensible.

Mieux, avec l’arrivée à la tête du ministère des Sports de Séraphin Moundounga, les primes auraient été même largement revues à la hausse. Ainsi, pendant la CAN 2012 et avec l’implication personnelle du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, l’opinion sportive nationale a bien vu les footballeurs Gabonais atteindre des plafonds de primes vus nulle part ailleurs dans la sous région.

Tous les joueurs Gabonais qui ont participé à la 28e édition de la CAN 2012 au Gabon, ont à ce sujet une histoire qui revient régulièrement dans leurs conversations. «On n’a jamais vu ça», raconte-on, avec une anecdote portant sur un responsable markegting d’une firme de vente de véhicules qui était resté pantois lorsqu’un footballeur Gabonais de moins de 23 ans avait sorti 80 millions de francs CFA d’un sachet pour l’achat, en espèces, d’une voiture que ce joueur avait par la suite offert à son oncle. C’est dire que les Panthères sont plutôt bien logées pour ce qui est de leurs primes.

Seulement, jusqu’à ce que le Gabon n’affronte les Hirondelles du Burundi, le 14 janvier 2014 au stade Peter Mokaba de Polokwane, la question de la non perception des primes de regroupement n’aurait pas été réglée pour diverses raisons. La Présidence de la République, se raconte-t-il, se serait saisie de la question de payer désormais les primes des joueurs et des membres de l’encadrement technique, alors que l’on sait que ce domaine relève de la tutelle. On se demande comment la plus haute institution du pays peut se rabaisser jusqu’à payer les primes de joueurs. Une tâche qui relèverait pourtant d’un agent comptable spécialement commis depuis et qui ne ménage aucun effort pour assurer la transparence.

En tout cas, selon des sources concordantes, aucun joueur, encore moins le staff de Stéphane Bouguendzas, ne serait encore passé à la caisse, pour la simple raison que l’on attendrait un délégué spécial de la présidence de la République.

De plus, sonnant comme une défaite, le match nul que le Gabon a enregistré face aux Burundais est venu d’avantage alourdir l’atmosphère au point que Séraphin Moundounga a dû se saisir du sujet pour calmer les ardeurs des uns et des autres au cours de la réunion qu’il a eu, le 15 janvier, à l’Hôtel des joueurs. Mais, jusqu’au match du 18 janvier 2014 face à la RDC, les joueurs gabonais n’avaient pas encore perçu leur argent pourtant ils avaient accompli leur part du contrat en remportant la partie. Incroyable, mais vrai !

Du coup, d’aucuns s’interrogent sur les mobiles qui incitent les gestionnaires des primes des joueurs à se comporter ainsi envers des pères de famille, furent-ils joueurs de l’équipe nationale. Tout se passe comme on avait omis que ces «enfants» qui évoluent sous les couleurs nationales ont, eux aussi, des obligations vis-à-vis de leurs cellules familiales au point qu’ils quittent le pays sans même honorer à leurs engagements.

Une chose est de payer la prime de regroupement en équipe nationale, une autre est de refuser de régler celle qui conditionne à une victoire. Et même à ce sujet, le décret ministériel régissant cette question voudrait que pour un match nul ou perdu, la poire soit coupée en deux. Il n’y est pas question, dans ce cas de figure, de supprimer totalement la prime comme si on était dans une forêt de brimade.

En tout cas, confisquer l’argent des joueurs ou de l’encadrement technique pour absence de victoire à un match, est certes une façon de réveiller la conscience des uns et des autres tout en fixant les responsabilités, mais il n’en demeure pas moins que cette méthode instaure une certaine désinvolture et est en mesure de déstabiliser le groupe.

Attend-on donc que les Panthères du Gabon rentrent en grève comme l’ont fait les Congolais de la RDC le 12 janvier pour attirer l’attention de leur hiérarchie ? Car, il faut garder en mémoire que bon nombre de footballeurs Gabonais locaux réussissent aujourd’hui à entretenir des familles entières à partir de leurs droits.

On note, depuis que plusieurs personnes ont commencé à tremper les mains dans la gestion des primes de joueurs, une certaine courbe décroissante tel que les primes seraient passées de 10 millions de francs CFA à 7 millions, passant quelque fois à 5 millions voire à 4 ou 3 millions de francs pour les succès. En s’en tenant à la culture gabonaise du détournement des deniers publics, faut-il songer qu’un jour ces primes ne disparaissent carrément ? Car, «le mouton broute là où il est attaché» est devenu le dicton-excuse des prévaricateurs gabonais. On sait bien que lorsqu’une bergerie a trop de «moutons» brouteurs, les prairies finissent par disparaître. Effet pervers au sein des équipes nationales du continent où le paiement des primes de joueurs se fait en grande partie en numéraire : un gamin pétri de talent mais issu des bidonvilles de Libreville et n’ayant jamais vu autant de millions dans sa vie, n’aura plus de concentration sur les enjeux du match mais ne pensera plus qu’à son pactole laissé dans son dortoir.

En Europe et dans des pays développés, les primes des footballeurs sont immédiatement versés dans leurs comptes bancaires respectifs de peur qu’ils ne fassent des folies comme on le voit souvent avec certains joueurs une fois qu’ils ont perçu leur du.

Autant le ministère des sports et la Fegafoot ne sont redevable auprès d’un footballeur gabonais, autant cette question mérite bien une profonde réflexion afin que les différents parties sortent de là satisfaites.

L’instauration d’un agent comptable de l’équipe nationale, en la personne de M. Placide Xavier Bourdette pour ce qui est du Gabon, est déjà une avancée très significative. Car, depuis que ce compatriote détient une portion de la gestion des primes des joueurs et des membres de la délégation, tout se passe dans une certaine clarté.

D’où vient alors que le Gabon en soit encore arrivé à ce stade alors que son chef, Ali Bongo Ondimba, est connu pour être un grand amoureux du sport et selon certaines sources, le président de la république ne saurait tolérer de tels errements envers les Panthères auxquelles il attache du prix. Alors que l’on pare au plus pressé car c’est grave.

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