Bien que son mandat n’arrive à terme que dans plusieurs mois, de nombreuses personnalités à travers le monde ont déjà exprimé leur désir de succéder à Abdou Diouf, le secrétaire général sortant de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Et au nombre des potentiels candidats, l’on évoque un certain Jean Ping et parfois Noël Nelson Messone.
Depuis le début du mois en cours de nombreuses personnalités à travers l’Afrique et le monde ont clairement exprimé leur désir de succéder à l’actuel secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf. Si pour l’hebdomadaire sénégalais Nouvel Horizon, l’ambassadeur du Congo-Brazzaville en France, Henri Lopes s’est une nouvelle fois explicitement présenté, le 3 janvier dernier, comme une des personnalités intéressées par le poste de l’ancien chef d’Etat sénégalais, le site Seneweb, identifie quant à lui le Gabonais Jean Ping ex-président de la Commission de l’Union africaine (UA), comme un potentiel adversaire de ce candidat déclaré.
Mais à ce jour, les deux hommes ne seraient pas les seuls à attendre le mois de novembre prochain pendant lequel l’Organisation procèdera, à Dakar au Sénégal, au renouvellement de son bureau directeur. Ainsi, au terme du prochain sommet de l’OIF qui se déroulera à la même période et dans le même pays, l’on pourrait bien compter parmi l’ensemble de candidats, Michelle Jean, ancienne gouverneure générale du Canada, dont le nom avait déjà été évoqué en octobre 2012 à Kinshasa lors d’une table ronde sur la parité femme/homme dans les pays de l’espace francophone. Son pays est d’ailleurs le deuxième bailleur de l’OIF. Cette dernière apparaît donc comme l’un des prétendants les plus sérieux à ce poste de prestige.
Toute chose qui, selon des observateurs, n’offre pas beaucoup de chance au candidat extrapolé du Gabon qui ne serait plus dans les bonnes grâces du président Ali Bongo et qui est désormais connu en tant qu’homme d’affaires. Mais, comme lui, les autres Africains intéressés par le poste éprouveront beaucoup de mal à se voir élire. Même si, indique-t-on, la nouvelle candidature d’Henry Lopes, pour avoir brigué la tête de l’OIF face à Diouf lors de la dernière élection, devrait peser plus que celle d’autres Africains et, ils sont nombreux.
Ayant enregistré la perte de quelques postes diplomatiques d’influence sur le continent, notamment à l’Union africaine et à la BEAC, le Gabon pourrait, selon des sources du ministère des Affaires étrangères, tenter sa chance en proposant la candidature de Noël Nelson Messone, ambassadeur représentant permanent du Gabon auprès de l’Organisation des Nations Unies depuis février 2011. Celui-ci a d’ailleurs été le conseiller politique d’Abdou Diouf à l’OIF avant d’être rappelé au Gabon pour un poste au gouvernement. La proposition de sa candidature pourrait cependant étonner au regard de ce qu’officiellement Ali Bongo avait annoncé sa préconisation de donner un contrepoids à la langue française au Gabon et que Messone lui-même n’est pas connu comme un francophile, l’homme ayant d’ailleurs longtemps travaillé pour le Peace Corp américain dont il maîtriserait encore les réseaux en Afrique noire.
Il reste que le candidat Ping que nombre de Gabonais perçoivent de plus en plus comme l’un des potentiels adversaires d’Ali Bongo aux élections présidentielles de 2016, serait donc plutôt porté sur des postes en relation avec la diplomatie, ces derniers temps, quand ce ne sont les dossiers de son cabinet d’audit qui lui prennent le plus clair de son temps. A 72 ans, l’ancien ministre et bras droit d’Omar Bongo, serait-il véritablement en train de se retirer définitivement de la politique ? Si d’aucuns répondent par l’affirmative, pour d’autres, le retour de Ping dans le domaine pourrait s’avérer « destructeur » pour ses adversaires. Lesquels ? Mystère et boule de gomme !
