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Egypte: l’armée désigne son chef, Abdel Fattah al-Sissi, comme candidat à la présidentielle

Le maréchal al-Sissi, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, au Caire, en mai 2013. REUTERS/Stringer/Files
Le maréchal al-Sissi, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, au Caire, en mai 2013.
REUTERS/Stringer/Files
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

A peine a-t-il été promu maréchal qu’Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense, a reçu le mandat de l’armée pour se présenter à l’élection présidentielle. Le Conseil suprême des forces armées, réuni sous la direction du maréchal al-Sissi, a souligné dans un communiqué que « la confiance populaire donnée au maréchal Sissi est un appel auquel il faut répondre ».

Un communiqué pour le moins alambiqué et qui ne semble pas savoir que Abdel Fattah al-Sissi n’était plus général, mais maréchal sur décision du président par intérim. Le communiqué commence par souligner que le Conseil suprême de l’armée « ne pouvait que respecter la volonté de larges franges de la population réclamant que le général al-Sissi présente sa candidature à la présidence ». Le Conseil ajoute qu’il « considère cette revendication populaire comme un ordre ».

Toutefois, le Conseil laisse au maréchal le droit de faire son choix en fonction de sa « conscience patriotique » et conclut que « la décision finale appartenait au peuple qui se prononcera lors des élections ».

Selon le communiqué, Abdel Fattah al-Sissi a remercié le Conseil de « lui avoir laissé le droit de répondre à l’appel du devoir et des exigences de la patrie ». Des ambigüités dues à la volonté de l’armée de ne pas apparaître comme un parti politique nommant son candidat à la présidentielle. Reste maintenant à savoir quand le maréchal présentera sa démission de l’armée pour pouvoir déposer sa candidature.

Dimanche, Adly Mansour, nommé président par intérim par le général al-Sissi, avait annoncé que la présidentielle se tiendrait avant les législatives. Une élection qui doit s’organiser dans les trois mois à venir.

Le maréchal al-Sissi n’avait, lui-même, pas caché pas ses ambitions

En l’espace de quelques heures, lundi 27 janvier, Abdel Fattah al-Sissi, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, a été désigné candidat à la présidentielle par l’armée, et aussi promu maréchal. De quoi contribuer un peu plus à asseoir sa popularité et à construire le mythe de sauveur qu’il cultive.

Dans les rues et les boutiques de la capitale, son portrait s’étale partout. On le trouve même dans certaines administrations, et son image très travaillée n’est manifestement pas écornée par la dure répression à laquelle se livrent ses hommes contre l’opposition. Ses partisans n’hésitent pas d’ailleurs à le comparer au leader historique Gamal Abdel Nasser.

Agé de 59 ans, Abel Fattah al-Sissi est diplômé en sciences militaires. Il a été formé en Egypte, puis en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Durant sa carrière, il a occupé le poste de chef du renseignement militaire, il a aussi été membre du Conseil suprême des forces armées, cette instance qui avait assuré l’intérim entre Hosni Moubarak et Mohamed Morsi.

En août 2012, il entre dans le gouvernement avant d’être l’artisan du renversement du président islamiste. C’est lui-même qui annoncera la destitution de Mohamed Morsi à la télévision.

Héros et homme providentiel pour ses partisans, le maréchal est toujours considéré en revanche comme un « assassin » par les pro-Morsi qui continuent chaque jour de manifester dans la capitale égyptienne.

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