Faustin Boukoubi, secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir), réagit à la déclaration faite le 1er février dernier par Jean Ping. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine a affirmé qu’il « n’avait plus rien à voir avec les autorités en place ».
Jeune Afrique : Quel est votre sentiment après cette rupture avec « les autorités en place » annoncée par Jean Ping ?
Faustin Boukoubi : En tant que Gabonais, j’éprouve de la désolation en constatant que lorsque certaines hautes personnalités du régime perdent leur fonction, le premier réflexe consiste à se positionner comme opposant. Je me demande si ce n’est pas un manque de considération envers la grande majorité des Gabonais sans fonctions ou ceux que ces personnalités ont relevé de leurs fonctions au temps où elles étaient au pouvoir. Qu’à cela ne tienne, ils en ont le droit, chacun étant libre de gérer ses sentiments et son image. Dieu m’en garde, car, tôt ou tard, je quitterai les miennes, j’espère en santé et lucide.
Avez-vous perçu sa déclaration comme celle d’un camarade qui passe à l’opposition ?
On peut en effet déduire de son démarquage des « autorités en place » que c’est une manière de confirmer son éloignement du parti au sein duquel il a mené toute sa carrière politique. Néanmoins, pour le moment, nous n’avons reçu aucune notification de son départ. La devise du PDG étant « Dialogue, tolérance, paix », nous restons ouverts à toute discussion constructive.
De quoi ce départ est-il le révélateur ?
Le mécontentement est un sentiment naturel partagé par tous les humains, au Gabon et ailleurs, quelqu’en soit le bord politique. Si tous les mécontents devaient claquer la porte, tous les couples divorceraient, toutes les familles éclateraient, partis et syndicats se videraient. La grandeur d’un homme se mesure aussi à sa capacité de pondération.