En effet, la bibliothèque communale manque d’entretien et semble n’avoir jamais été au centre des préoccupations différentes équipes municipales ayant défilé ces dernières années à la Mairie de Port-Gentil. Pourtant, une cure de jouvence pour cet immeuble en décrépitude n’est pas ce qui couterait le cher à la commune du pétrole. Tout ou presque y est tombé en ruine : les toilettes n’existent plus que de nom, ce qui faisait office de clôture n’est plus que figuratif, depuis plusieurs années, et même la grande salle de spectacle n’est plus du tout entretenue. Heureusement, les pratiquants d’arts martiaux continuent de s’y exercer quotidiennement. Mais, dans la salle multimédia, il ne reste plus qu’une poignée d’ordinateurs qui justifient que les jeunes préfèrent se ruer dans les cybercafés privés de la ville. Tout aussi grave, la peinture du buste d’identification de cette bibliothèque n’a plus jamais été rafraichie.
Comment expliquer une telle désinvolture des dirigeants municipaux ? Une voix anonyme se délie et confie que «les regards des uns et des autres sont rivés sur la nouvelle maison des jeunes jouxtant la bibliothèque communale et dont les travaux ont atteint la phase de finition». Il a en effet été construit, par le ministère du Budget, un nouveau foyer des jeunes. Mais est-ce pour autant une raison pour négliger un autre bien public qui pouvait encore servir si on le réhabilitait ? D’autant plus qu’on connait le manque criard d’infrastructures pour l’administration publique. Sur ce point, les locaux presque abandonnés de la bibliothèque communale pouvaient servir autrement.
Y a-t-il encore seulement un brin d’histoire de la ville pétrolière en ces lieux qui devaient pourtant être le repaire de tous ceux qui recherchent les bons et vieux souvenirs de Port-Gentil, son histoire, ses images, son son. Dommage !
