spot_imgspot_img

Grève à l’UOB : Tentative de corruption des leaders étudiants

UOB3-640x4801Décidément, la corruption est un cancer dont le Gabon n’a visiblement pas l’intention de guérir. La preuve en a récemment été administrée par «le deal» proposé par l’émissaire d’une puissance occulte tapie dans l’ombre, en vue de contraindre les leaders de la Ligue estudiantine des doits de l’Homme (LEDH) à lever le mouvement de grève engagé depuis plusieurs semaines. Les bribes d’une conversation nocturne enregistrée et mise en ligne depuis quelques heures.

Le vendredi 21 mars 2014 à 2 heures du matin, dans un quartier de Libreville, deux individus discutent sur une question visiblement importante en lien avec les mouvements de grève à répétition au sein de l’Université Omar-Bongo (UOB) depuis le début de l’année académique en cours : l’un, présenté comme étant Anatole Nang Mezui, leader de la Ligue estudiantine des droits de l’Homme, et l’autre, pseudo émissaire d’une autorité. Des extraits d’un «deal» douteux qui se joue au moment où l’UOB continue d’être assiégée par des Gendarmes, et les étudiants de réclamer leur bourse d’étude et des meilleures conditions d’étude et de vie au sein du campus.

LES MOTIFS DU «DEAL»

Protagoniste 1 : C’est vrai qu’on n’a pas encore fait ces choses-là ensemble, mais je pense qu’on peut sortir de cette situation. C’est les choses de la nuit. Si on veut faire un deal, on fait un deal, et on s’arrange sur le deal. C’est nettement mieux. Parce que, honnêtement, la situation, telle qu’elle est… Hier, moi je t’ai dit que j’étais au rectorat, non ?

Protagoniste 2 : Ouais !

Protagoniste 1 : Au rectorat [de l’UOB, vraisemblablement – ndlr], les chefs de Départements ont demandé qu’on ferme, parce qu’il est inadmissible (…) que les Gendarmes assiègent l’Université. Il y a des échauffourées, il y a des enseignants qui reçoivent des coups perdus (…) et l’autre point c’est la question du restaurant. Les étudiants, par exemple n’arrivent plus à se restaurer parce que le restaurant [universitaire sans doute – ndlr] est fermé à cause des perturbations.

«DEAL» OU CORRUPTION : LES TERMES D’UN ARRANGEMENT MAL PREPARE.

Protagoniste 1 : Moi, très honnêtement, je ne suis pas pour qu’on dise qu’on va corrompre X ou Y. Ce qui m’emmène à m’engager présentement, c’est par rapport à ce qui s’est passé hier [jeudi 20 mars 2014, Ndlr]. AKH [sobriquet d’un leader étudiant], on des enfants du village. Nous venons tous deux du Woleu-Ntem, trouvons donc une situation dès cette nuit, et on en fini (traduit du fang).

Protagoniste 2 : Est-ce qu’on va le rencontrer ce soir ?

Protagoniste 1 : Qui ?

Protagoniste 2 : Mba

Protagoniste 1 : Pour Mba, on met d’abord ça de côté. Il faudra que lorsqu’on le verra, nous concluions à l’avance. Parce que Mba ne peut pas directement parler avec toi : c’est courir des risques. Quand il m’appelle, c’est parce que moi, je suis le fils de sa secrétaire. Et il a fait la pression à ma mère, ma mère m’en a fait. Mba lui-même m’a appelé, il m’a dit qu’il faut que le problème soit traité. Alors, si nous devons faire un deal (…) mettons les conditions du deal. (…) parlons peu parlons vrai. (…) Est-ce qu’on est prêt pour assumer l’année blanche ? On sait comment ça se passe. (…) Vous voulez combien ?

Protagoniste 2 : 500 millions ! Personne d’entre nous ne veut rester à l’Université après ce mouvement. Voilà le premier point. Deuxième point, il a parlé du boulot de Porno [sobriquet d’un des leaders du mouvement de grève]. Qui vous a dit qu’il n’y a que Porno qui veut du boulot ? Tu penses qu’AKH veut toujours rester à l’université, qu’il n’a pas besoin de boulot ? (…) En tout cas ce n’est pas la première fois.

Protagoniste 1 : Les gars, c’est une question d’argent. Et si on vous remettait présentement 200.000 francs chacun [aux trois individus présents au moment du deal nocturne] ? Le reste [200.000 à nouveau pour chacun] à la fin de la déclaration[d’arrêt du mouvement de grève, est-ce cela vous arrange ?

Protagoniste 2 : Mais, Montesquieu[prénom du supposé émissaire ?], à un moment donné je trouve qu’on n’est pas sérieux. (…) Si le mouvement doit cesser ce serait donc pour 200.000 francs ?

Protagoniste 1 : Mais il ne s’agit pas d’une corruption !

Protagoniste 2 : Et même si ?! Nous sommes les chefs de file du mouvement. Tu es le président et le porte-parole de la ligue estudiantine des droits de l’Homme et moi le président du conseil administratif de la ligue estudiantine : acceptes-tu de prendre les 600.000 francs ?

Protagoniste 1 : pour moi, (…) ce qui m’arrangerai c’est au moins 20 millions de francs pour la première partie pour suspendre le mouvement.

A plusieurs dizaines de millions de francs CFA et au cas où cette conversation ne serait pas un montage malveillant, le protagoniste l’ayant publié l’aurait-il fait ? Dans le principe, s’il y a un corrupteur actif, c’est qu’il existe un potentiel corrompu… passif. Le diffuseur de cet enregistrement n’est donc pas exempt de tout reproche. Mais une question essentielle vient à l’esprit, au regard de l’imprécision des échanges : Et si la diffusion de cet enregistrement n’avait pour but que de discréditer certains leaders estudiantins et exacerber la cacophonie en cours d’apaisement à l’UOB ? Ecouter la conversation ICI.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES