Depuis sa nomination à la tête du gouvernement, une menace de grève générale brandie par une grande partie des centrales syndicales de l’administration publique gabonaise pend sur la tête de Daniel Ona Ondo. Pour tenter de désamorcer cette bombe dont son gouvernement n’aurait certainement pas survécu à l’explosion, le Premier ministre tentera, ce samedi 29 mars 2014 à Libreville, de jouer la stratégie, demandant à examiner les motifs des grèves à répétition qui rythment la vie du Gabon, ces derniers temps.
A cet effet, son cabinet a convoqué une réunion avec les principales centrales syndicales et tous les syndicats de l’administration publique reconnus. Une première rencontre qui intervient seulement deux mois après l’arrivée de Daniel Ona Ondo à la tête du gouvernement. Si pour certains, la convocation du Premier ministre marque une certaine différence avec le mode de gestion des crises du gouvernement précédent, rien n’est plus sûr en termes de réussite. Pour cause, estiment d’autres, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima, bien que n’ayant pas eu le réflexe d’une telle initiative, a tenté, lui aussi de trouver des solutions aux nombreuses revendications des syndicats. Un point de vue qui tend à occulter la capacité d’anticipation dont doit être doté un chef de gouvernement quant à chaque menace : ce dont fait montre, en l’occurrence, Daniel Ona Ondo.
Ainsi, en décidant de convoquer les syndicats gabonais à cette réunion, le Premier ministre tente d’anticiper sur la grève dite «générale et illimitée» dans laquelle menaçaient de rentrer la plupart des organisations syndicales du pays dans les jours qui viennent. D’autant plus qu’avec les nombreuses rumeurs qui courent au sujet de l’entrée en vigueur de la nouvelle Prime d’incitation à la performance (PIP), le chef du gouvernement, dit-on, profitera de l’occasion pour s’expliquer sur la mise en place d’une supposée grille de distribution de ladite prime, selon une classification d’ores et déjà contestée par les organisations syndicales de l’administration publique.
La rencontre organisée par Daniel Ona Ondo vise donc davantage à «relancer le dialogue social» et à s’informer des différentes préoccupations des centrales syndicales, afin d’y trouver des solutions.
