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Cartes sur table avec Olam Gabon

olamConsidéré comme un acteur majeur de la gestion intégrée de la chaîne d’approvisionnement et de transformation des produits agricoles et alimentaires, Olam International Ltd a été admis à deux comités consultatifs des Nations Unies pour le développement durable. Occasion de faire le point sur les réalisations de sa succursale au Gabon, pays où l’entreprise a fortement été controversée lors du lancement de ses principaux projets.

D’entrée de jeu, il est à noter qu’Olam International a adopté le CEO Water Mandate, une initiative du Pacte mondial des Nations unies. Lancée en juillet 2007 par le Secrétaire général de l’ONU, cette initiative vise l’engagement des entreprises à partager les meilleures pratiques et les pratiques émergentes liées aux opérations directes, à la gestion de la chaîne logistique, à la protection des bassins versants, à la transparence, aux politiques publiques, à l’engagement communautaire et à l’action collective. De même, Olam International a été élu au Comité Consultatif de la plateforme pour la culture durable du riz, convoqué par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Institut international de recherche pour le riz. Il s’agit ici d’un partenariat entre plusieurs parties prenantes pour faciliter l’adoption à grande échelle des meilleures pratiques en matière de développement durable pour la culture du riz.

A ce qu’il paraît, ces nominations constituent pour cette société, qui développe plusieurs projets au Gabon, une reconnaissance de la place qu’elle accorde au développement durable. «Olam a été retenu au vu de sa connaissance profonde et de son expérience sur le terrain en ce qui concerne la gestion intégrée de la chaîne alimentaire (de la ferme au magasin)», note un communiqué parvenu à la rédaction de Gabonreview. Si Rajeev Raina, directeur agricole mondial chez Olam, s’est réjouie de ces nominations en indiquant la satisfaction de son groupe de «participer aux avancées des normes de durabilité pour le riz ainsi qu’aux meilleures pratiques du secteur», Chris Brown, responsable groupe de la Responsabilité sociétale et environnementale d’Olam et membre du Comité CEO Water Mandate, rappelle quant à lui que «la participation de manière simultanée à ces deux Comités des Nations Unies permet au groupe Olam de collaborer au plus haut niveau avec des organisations dont il partage la vision, en progressant vers notre objectif d’une chaîne d’approvisionnement durable de bout en bout d’ici à 2020». Les lauriers gagnés par Olam International à travers cette sorte de reconnaissance de l’ONU, ont été le prétexte pour un inventaire des contraintes et avancées de ses multiples projets au Gabon.

En effet, au moment où le retrait de Tata Chemicals du projet d’usine d’engrais à la périphérie de Port-Gentil et l’augmentation de la participation du Gabon dans le capital de d’Olam viennent d’être annoncés, quel est l’état d’avancement des projets «industriels, stratégiques et structurants» du partenariat entre le Gabon et l’entreprise singapourienne : le développement d’une Zone économique spéciale (ZES) à Nkok ; la plantation de 50 000 hectares de palmiers à huile pour la seule phase 1 ; la plantation de 28 000 hectares d’hévéas et la construction d’une usine d’engrais (urée-ammoniac) d’une capacité de production de 1,3 millions de tonnes par an. Dans le même ordre d’idée, qu’en est-il des promesses aux habitants du Woleu-Ntem en termes de RSE (Responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises (RSE) ?

Zone économique de Nkok : une attraction de 2 milliards de dollars

Les responsables d’Olam Gabon indiquent, pour ce qui est de la ZES de Nkok que «les infrastructures (routes, distribution d’électricité et d’eau) ont été achevées dans la Zone économique spéciale multi-sectorielle de Nkok, qui a attiré près de 2 milliards de dollars US d’investissements avec ses 78 investisseurs actuels».

«Quatre entreprises sont déjà en production et douze autres poursuivent les travaux de construction qui devraient leur permettre de démarrer leurs activités très prochainement. Un quai de 230 m de long permettant l’acheminement de marchandises par voie fluviale jusqu’au port d’Owendo est en cours de construction», rappellent-ils. Les données communiquées par Olam Gabon indiquent que depuis 2010, 78 clients au total ont investi dans la ZES de Nkok et 12 ont commencé la construction. 3 clients industriels ont commencé à y produire. 22 investisseurs ont acquis leur parcelle dans la partie commerciale, 12 dans la partie résidentielle. 1 500 logements sont en cours de construction, gérés par la SNI à côté de la zone commerciale de la ZES et 2 000 logements supplémentaires sont prévus par la SNI pour la phase 1-B de la ZES.

Depuis l’année dernière, indiquent les sources proches du dossier, «Resurgent Gabon produit du bois scié dans sa scierie». «C’est la première entreprise qui a produit dans la zone», note-t-on. Et depuis le second semestre 2013, Béton Gabon fournit du béton prêt à l’emploi et d’autres matériaux de construction aux autres investisseurs de la zone ainsi qu’à des clients basés sur Libreville. Pour sa part Consulting House produit également des blocs de béton et du béton prêt à l’emploi, tandis que pas moins de 12 administrations de l’Etat sont déjà opérationnelles au sein du Guichet unique, et disponibles à Libreville et à Nkok.

Selon une fiche technique fournie par la section gabonaise de l’entreprise singapourienne, 13 785 hectares de palmiers à huile ont été plantés, en 2 ans et demi, à Awala-Kango et Mouila. «Avec 6 502 hectares de palmiers à huile plantés, la plantation d’Awala, qui est la plus ancienne d’Olam au Gabon, est la première à atteindre son objectif et à achever son travail de pépinières. Avec la validation de l’étude d’impacts sociaux-environnementaux en avril 2014, la construction de l’usine de transformation d’huile de palme va commencer. L’usine devrait être opérationnelle en juin 2015, au moment des premières récoltes, produisant 15 tonnes par heure les deux premières années, puis 45 tonnes par heure, 25 jours par mois, et atteignant un maximum 60 tonnes par heure d’ici à 2018», expliquent les responsables d’Olam Gabon qui précisent qu’à Mouila, 7 519 hectares de palmiers ont été plantés. Ainsi, Olam Palm Gabon emploierait déjà 3 427 Gabonais sur les deux sites sus cités : Awala-Kango (751) et Mouila (2 676).

Dans le domaine de l’hévéa, 2 019 hectares plantés ont été comptabilisés en mars 2014 et 2 000 hectares supplémentaires devraient être plantés d’ici juin 2014, pour une offre d’emplois qui totalise 850 Gabonais autour de Bitam.

Amené à aborder le projet de construction de l’usine de production d’engrais à Port-Gentil, Olam Gabon laisse entendre que les travaux de terrassement ont nécessité le dragage de 3,5 millions de m3 de sable pour remblayer ce qui servira de base à la construction de l’usine. «Les travaux d’endiguement et d’amélioration des sols des parcelles C1-8 et C3-1 ont été effectués le trimestre dernier. Au cours du premier trimestre 2014, la construction des pentes rocheuses a été achevée et l’on a procédé à leur protection», indiquent les sources internes d’Olam.

Olam Gabon ne semble nullement s’inquiéter de ce que Tata Chemicals, l’un des partenaires de la joint-venture originelle pour la construction de cette usine, ait décidé de retirer sa participation du projet suite à des réorientations stratégiques internes du groupe Tata. Une solution de rechange est à l’étude : «Nous sommes actuellement en discussion avec plusieurs industriels qui ont exprimé leur intérêt à rejoindre le projet. Dès confirmation du nouveau partenaire stratégique nous allons lancer la phase de construction de l’usine», explique un responsable d’Olam.

Abordant la Responsabilité sociétale de l’entreprise, Olam Gabon explique par ailleurs qu’il s’efforce de mettre en œuvre les programmes conformément aux consultations participatives avec les populations du Woleu-Ntem mais également de toutes les régions où des projets Olam sont développés.

L’entreprise indique avoir œuvré pour le bien être des populations vivant autour de ses projets. Ainsi, au titre des ces actions actions sociales, on compte 750 logements pour les employés, à Bitam, Mouila et Awala-Kango, 3 ponts autour de Bitam, 7 000 kits scolaires distribués en 2012-2013, des écoles réfectionnées, de même que des dispensaires, des terrains de foot ont été réalisés, qu’un marché a été construit à Okok près de Bitam, ainsi que des cases de transformation du manioc. Olam Gabon comptabilise également l’installation de 1500 lampadaires solaires et 50 pompes hydrauliques tout comme il énumère des programmes d’accompagnement et de formations en partenariat avec l’Institut gabonais d’appui au développement (IGAD), l’institut national supérieur d’agronomie et de biotechnologies (INSAB) et l’Ecole nationale de développement rural (ENDR).

Retrait du secteur forestier et «avenir en confiance»

Abordant son retrait du secteur forestier, Olam a réexpliqué que cette action n’avait pour but que de lui permettre une meilleure concentration de ses ressources sur les quatre autres projets, sus cités, développés au Gabon. L’usine à bois a cependant été reprise par un nouvel investisseur et ses activités se poursuivent.

Pour ce qui concerne les 4 projets phares engagés au Gabon depuis 2010, à savoir les plantations de palmiers à huile, celles d’hévéa, l’usine d’engrais et la ZES, «le groupe est plus que jamais déterminé à les terminer». «Nous sommes très heureux des évolutions actuelles et continuons avec les 4 700 employés actuels à donner le meilleur pour les réaliser», souligne le Responsable d’Olam.

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