Plusieurs défilés en soutien aux habitants de la bande de Gaza vont avoir lieu en France, mercredi 23 juillet, alors que l’offensive israélienne contre le Hamas dure depuis plus de deux semaines. Des rassemblements sont prévus à Lyon, Toulouse, Lille, Reims et à Paris, où des manifestations interdites avaient dégénéré dans le quartier de Barbès, samedi, ainsi qu’à Sarcelles, dimanche.
Cette fois-ci, la manifestation parisienne a été autorisée par la préfecture. Les organisateurs sont des partis politiques de gauche, des syndicats et des associations, les mêmes que lors d’une manifestation similaire qui s’est déroulée dans le calme il y a une semaine.
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SERVICE D’ORDRE DE LA CGT
Des éléments des services d’ordre de quatre organisations participantes encadreront la manifestation aux côtés de la police : la CGT, le Nouveau Parti anticapitaliste, le Parti communiste et le Parti de gauche.
Interrogé sur France Inter mercredi matin, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a promis qu’en cas « de débordements » ou « si on entend “mort aux juifs” », « il y aura des arrestations ». François Hollande a réaffirmé mercredi, en conseil des ministres, « que la responsabilité de l’Etat c’est de faire respecter l’ordre républicain », selon le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.
Des peines de prison ferme ont été prononcés depuis ce week-end contre sept personnes ayant participé aux heurts contre la police. Le parquet de Paris a fait appel des peines avec sursis prononcées samedi.
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Des policiers devant une synagogue à Sarcelles, le 21 juillet.
LE GOUVERNEMENT S’EST « LAISSÉ DÉPASSER »
De l’avis général, le cortège de mercredi à Paris devrait être moins important que celui de samedi. Mais c’est la décision du gouvernement d’interdire puis d’autoriser des manifestations dans les rues de la capitale qui irrite l’opposition. « C’est une inconsistance de plus du gouvernement. Un coup j’autorise, un coup j’autorise pas », a résumé Christian Estrosi.
Le premier ministre, Manuel Valls, a justifié cette autorisation en expliquant que le parcours avait été « discuté et des gages de sécurité donnés par les organisateurs de cette manifestation, plus responsables cette fois-ci ». « Il n’y a aucune cacophonie », s’était défendu M. Cazeneuve, même si M. Le Foll a reconnu que le gouvernement s’était « laissé dépasser ».
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux, a par ailleurs conseillé mercredi aux députés PS de ne pas participer à la manifestation parisienne, craignant que des groupuscules viennent y « casser du juif, casser du socialiste ». M. Valls a peu après critiqué les élus qui se sont rendus à la manifestation parisienne interdite, faisant référence sans le nommer au maire écologiste du 2e arrondissement de Paris, Jacques Boutault. « Quand on est un maire d’arrondissement, on fait attention là où on met les pieds et là où on manifeste », a-t-il déclaré lors des questions au gouvernement à l’Assemblée.
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Une majorité de Français pour l’interdiction des manifestations propalestiniennes
Selon un sondage publié par Le Figaro mercredi, une majorité des Français (62 %) se déclarent favorables à l’interdiction des manifestations propalestiniennes, contre 25 % qui se disent « plutôt opposés à l’interdiction de ces manifestations, car le droit de manifester doit être respecté dans notre démocratie ».