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L’Union Nationale «casse» la PIP

union_nationaleDans une communication, le 22 août dernier, le parti d’opposition passé à la semi-clandestinité a fait entendre sa voix sur la Prime d’incitation à la performance.

Choisissant la posture du scepticisme par rapport aux modalités d’application de la Prime d’incitation à la performance (PIP), l’Union nationale (UN) estime qu’il s’agit d’une «nouvelle supercherie» du pouvoir en place. Elle en veut pour preuve, les nombreux mouvements de grève enregistrés dans l’administration suite au paiement de cette prime censée remplacer les fonds communs. L’absence d’analyses, d’évaluations et d’études d’impact pouvant attester de la pertinence et de la faisabilité de cette mesure seraient à l’origine des déconvenues enregistrées dans sa mise en œuvre.

«C’est le lieu de rappeler une fois encore que dans l’action publique, toute prise de décision doit tenir compte de toutes les implications et de toutes les conséquences y relatives, notamment aux plans financier, économique, social et politique. Dans son élaboration, une décision de ce type requiert l’implication du plus grand nombre, ici les grands experts de l’administration. Or, Ali Bongo agit en démagogue autocrate et fait du spectacle», souligne le parti d’opposition, passé à la semi-clandestinité depuis janvier 2011.

Initialement prévue et destinée uniquement aux fonctionnaires, la PIP aurait intégré les membres du gouvernement au nombre des bénéficiaires. «On est surpris de constater que même les membres du gouvernement touchent la PIP et en sont les premiers bénéficiaires pour des montants allant de 4.5 à 10 millions de francs CFA par mois, soit entre 54 et 120 millions de FCFA par an pour chacun d’eux», s’indigne Paul-Marie Gondjout. Pour le secrétaire exécutif adjoint de l’UN, en charge des Elections et des Libertés publiques, s’il est avéré que dans sa mise en œuvre, cette mesure ne touche que 30 000 fonctionnaires sur les 80 000 que compte l’administration gabonaise, ses modalités d’application, sa source de financement, ainsi que les bases juridiques de sa pérennisation s’apparenteraient à une nébuleuse qui nécessite plus de transparence et de limpidité, si tant il est que la véritable raison de cette gratification se trouve être le mieux-être des agents publics.

«Au sein de l’administration on assiste à des distorsions scandaleuses entre fonctionnaires de mêmes niveaux hiérarchiques. Ainsi, un directeur général d’administration centrale en plus de ce qu’il pourrait avoir comme avantage par ailleurs, reçoit une PIP annuelle de près d’une centaine de millions quand son supérieur hiérarchique, le secrétaire général, est logé à l’étage inférieur. Qu’est-ce à dire ?», souligne-t-il, estimant que «cette prime qui participe obligatoirement de la rémunération du fonctionnaire ne peut tirer sa base légale d’une simple note administrative initiée par un comité ad hoc. Elle doit l’être cependant de l’application de la loi 1/2005 du 4 février 2005 portant statut général de la fonction publique qui définit en son article 79 le régime des primes en ce qu’elles sont des suppléments de la solde indiciaire ou du salaire de base…. Le même article prévoit aussi l’existence de prime de rendement, attachée à la manière de servir et à la productivité de l’agent et du service. En procédant ainsi, cette prime pourrait être légalement étendue à l’ensemble des agents de la fonction publique y compris ceux des collectivités locales comme c’est le cas de toutes les autres primes payées aux fonctionnaires».

«Une fois que le financement de cette prime est régulièrement trouvé, son inscription au budget de l’Etat y trouverait ainsi sa justification. Elle ne devrait pas être logée dans une ligne des prêts nets et avances de l’Etat tel que le gouvernement l’a fait, mais plutôt dans les charges salariales de l’Etat puisque cette nouvelle prime apparait bien comme un élément de rémunération de l’agent public au même titre que celles que nous trouvons dans le bulletin de paie du fonctionnaire avec ce que cela crée davantage pour lui, comme la garantie du paiement de la prime ou l’augmentation de sa capacité personnelle d’endettement», admet Paul Marie Gondjout.

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