La nzoub-attitude est née au Libreville un mois d’août 2014 lorsqu’un ministre de la République du nom de Léon Nzouba médecin-militaire à la ville et donc apte au commandement et à l’exercice de l’autorité verticale, s’est étalé devant ses obligés, les deux genoux à terre, en tenant une promesse qu’il ne respectera pas.

… Ainsi donc agissait le Pr Léon Nzouba. Il ne s’agenouille pas que devant le Créateur des Mondes. Il est aussi à plat ventre devant ses enfants, ses fils et surtout ses élèves. Personne ne savait que le ci-devant ministre de l’Education nationale était mou du genou. Il a fallu qu’il quittât, en queue de pie, (s’il vous plaît), une gigantesque table présidentielle pour s’exercer à l’aplatventrisme devant élèves et parents d’élèves, en jurant sur la vie de sa mère [la pauvre] que des sous-doués auront le baccalauréat, ce parchemin, qui mène tout droit à l’Université, pour qu’on se rende compte que l’élu de Mouila était un géant au pied d’argile.

Le chef venait de malmener l’autorité du gouvernement dont il était un illustre représentant devant des jeunes gens. Qui plusè Léon Nzouba s’était laissé aller à des promesses qui frisaient la culture de la médiocrité. Et comme ça, la nzoub-attitude naquit, quelques siècles après la retentissante mise en garde du philosophe Platon qui écrivait avec élégance et fermeté ceci : « lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres (Nzouba) tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus, au-dessus d’eux, l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté, et en toute jeunesse, le début de la tyrannie ».

Ali Bongo Odimba a-t-il décrypté le message de Platon ? A tout cas Léon Nzouba a démissionné mais personne n’a encore vu sa lettre de démission.