René Radembinot Coniquet est mort ce matin à l’âge de 82 ans, selon des sources familiales. Malade depuis plusieurs mois et affaibli, il avait peu à peu quitté la scène politique après avoir perdu le poste de président de sénat quelques mois avant le décès d’Omar Bongo Ondimba dont il fut l’un des fidèles.
« L’homme qui aurait pu être président », c’est ainsi que le fils de l’île Coniquet était désigné par certains après avoir perdu le poste de président du Sénat au profit de Rose Francine Rogombé trois mois avant la mort d’Omar Bongo Ondimba et la vacance de pouvoir qu’il aurait du assurer.
Né en 1932 à Libreville, ce haut fonctionnaire qui a effectué des études primaires brillantes était « Diplômé de l’Institut de hautes études d’outre-mer, il entre dans l’administration gabonaise en 1953 en qualité de secrétaire principal d’administration des cadres supérieurs de l’AEF, à la direction du service local de police, au cabinet du gouverneur de 1953 à 1958. Puis, en 1961, comme directeur adjoint des Finances et en 1962 comme Préfet de la Ngounié ». Il est ensuite entré au cabinet du président Léon Mba en 1963. devenu un membre éminent du PDG, il entre au gouvernement en 1973 pour près de 20 ans et occupe par la suite les prestigieuses fonctions de ministre d’Etat.
En 1997, il est élu sénateur d’Owendo. Réélu en 2003, il est porté à la vice-présidence de l’institution et succède à ce titre à Georges Rawiri à la tête de cette chambre du parlement en 2006 après la mort de ce dernier.
C’est en 2009 que sa carrière politique prend un tournant dramatique. L’homme se bat corps et âme pour préserver le poste dont il a hérité. Au sein du PDG dont il est l’un des barons, il fait face à de grandes adversités. Il se rend d’ailler au Maroc pour solliciter le soutien de son mentor qui se trouve au chevet de son épouse, Edith Lucie Bongo, malade. Il finit par perdre la bataille qui l’oppose à Rose Rogombé qu’Omar Bongo Ondimba, malade lui-même, choisit, par fidélité à Georges Rawiri, diront certains. Dès lors, René Radembinot Coniquet s’écarte de la vie politique. Une seule actualité le fera réapparaître dans la presse, celle concernant la publication de son autobiographie paru en 2011 et intitulée « L’île du Roi ».
Dans une interview accordée à Gabonreview il y a deux ans, il indiquait, au sujet de la tension politique née des présidentielles de 2009 que « il faut que le pouvoir réinstalle l’UN comme parti officiel. Parce qu’à mon avis, sa dissolution n’a pas de fondements pouvant la justifier. Parce que ce parti n’a rien fait, il n’a fait que prêter son siège ; le candidat qui a prêté serment est un candidat indépendant. D’un autre côté, une fois reconstitué, il faut que l’UN reconnaisse le pouvoir en place ». Il n’a pas été entendu. Peut-être que sa parole de sage ne pesait plus de son poids.
Il était marié et père de 7 enfants.
Sampérode Mba
