En juin dernier, Ali Bongo a effectué des changements au secrétariat général de la présidence de la République avec la nomination d’une nouvelle secrétaire générale adjointe, mais aussi au cabinet avec l’arrivée de Samuel Ngoua Ngou au poste de directeur adjoint de cabinet, et de nouveaux conseillers politiques et spéciaux. Depuis lors, Maixent Accrombessi a progressivement disparu…
Lors de ces changements, l’opinion avait noté une arrivée massive, au cabinet présidentiel, de nouvelles têtes autour du chef de l’Etat. Parmi elles, se trouvaient Eloi Nzondo, ancien adjoint au maire de Libreville, Alexis Mengué m’Oyé, enseignant à l’UOB et cadre éminent d’un parti d’opposition, et Grégoire Mintsa mi Nang, ancien maire de Mitzic, ainsi que Samuel Ngoua Ngou, cité plus haut. Un bon nombre de membres de la nouvelle équipe n’ont aucune complicité personnelle avec le président de la République. Ils n’ont pas connu les «années-Défense», ni les matches de foot du dimanche à La Sablière. Et l’une des arrivées les plus inattendues était celle du Général de police Laurent Nguétsara aux fonctions de Secrétaire Général du Conseil national de Sécurité (CNS). Il était à la retraite depuis près de huit ans et s’adonnait depuis lors à ses activités au sein de l’association des diabétiques du Gabon.
Ce Général qui passe pour l’un des meilleurs spécialistes dans le domaine des renseignements au Gabon venait donc s’occuper de la coordination des services spéciaux. L’ancien patron du CEDOC dont on connaît le caractère tranchant avait sollicité et obtenu certains privilèges, dont celui d’accéder directement au chef de l’Etat, contrairement à ses deux prédécesseurs à ce poste, Léon-Paul Ngoulakia et François Banga Eboumi. Selon un habitué des couloirs du Palais de bord de mer, «cela signifiait une perte d’influence pour le directeur de cabinet qui, jusque-là, contrôlait et régentait tout jusqu’au secteur des Renseignements, tout devait passer par lui». Mais on ne peut pas croire que c’est la seule arrivée de Nguétsara qui a pu décider Maixent Accrombessi de se mettre en retrait…
En tout cas, on constate, depuis quelque temps, que le directeur de cabinet n’assiste plus systématiquement aux audiences du chef de l’Etat. De plus, lui qui, habituellement, était de tous les voyages d’Ali Bongo à l’intérieur comme à l’extérieur du Gabon, n’était pas des tout derniers séjours du chef de l’Etat à Tunis, à Londres et à New York.
Cette absence remarquée du directeur de cabinet ne manque pas de susciter des commentaires des populations. Serait-elle due, comme le rapportent d’autres sources, à une volonté de l’intéressé d’être moins visible pour ne pas gêner Ali Bongo, conscient qu’il serait des critiques qu’il suscite au sein de l’opinion ? On sait aussi que son épouse Evelyne Diatta-Accrombessi réside à l’étranger, et peut-être que cette situation l’amène à se rendre plus régulièrement à ses côtés.
