L’on avait pensé à une reprise des troubles menés par les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) et des grandes écoles de la place, dont centaines avaient pris d’assaut les guichets du Trésor public sis au Centre-ville. Il n’en était rien. Dans la matinée du 10 octobre dernier, comme de coutume, et motivés par des rumeurs, les étudiants s’étaient rendus en masse dans les différents guichets du Trésor dans le but de rentrer en possession de leurs bourses. Sur place, rien. Aucun compte n’avait été crédité. «D’habitude, notre bourse comptant pour la nouvelle année tombe en septembre. Si quelques retards sont souvent enregistrés avant leur versement, nous avons consenti à attendre jusqu’au 10 octobre. Mais à cette date, aucun de nous n’a eu son compte crédité. On se demande jusqu’à quand on devra attendre», s’est écrié un étudiant. «Si le ton est rapidement monté ce jour-là, c’est du fait de l’impatience exprimée par ces jeunes compatriotes qui, alors qu’on est proche de la période d’inscription et réinscription, ont plus que besoin d’argent», a expliqué un des étudiants boursiers pour qui l’encombrement des guichets n’est pas étranger à cette situation. «C’est cet attroupement qui a nécessité la présence des forces de l’ordre qui nous a dispersé pour éviter que la situation ne dégénère, alors que des esprits s’échauffaient déjà, empêchant les autres usagers d’avoir accès au service du Trésor», justifie-t-il.
Pourtant, il n’en demeure pas moins que selon des sources, d’importantes difficultés techniques, jusque-là sans solutions, ont été enregistrées. Des difficultés ayant coûté beaucoup d’argent à l’Etat. A cet effet, rapporte un étudiant en attente de la restitution de sa carte magnétique, «Il y a quelques temps, une rumeur faisait état du versement de notre bourse, nous y sommes allés. Certains comptes avaient effectivement été crédités, mais plus qu’il ne fallait, aux dires des étudiants. Pour rattraper l’erreur qu’ils étaient forcés de reconnaître, les autorités du Trésor public, en collaboration avec l’ANBG (Agence nationale des bourses du Gabon), ont initié une sorte de piège pour éviter que d’autres étudiants ne bénéficient de cette erreur».
En effet, l’on rapporte qu’au lieu de la somme habituelle, certains étudiants se seraient retrouvés avec plus d’argent voire le double. Découvrant l’erreur, le Trésor public aurait pris le parti de bloquer toutes les demandes de retraits d’argent en retenant les cartes dans les guichets. Et depuis, si l’administration a promis leur restituer leurs cartes au plus vite, les difficultés techniques attendent encore d’être résolues, et les étudiants d’être payés. Toute chose qui a conduit à l’adoption du paiement des bourses « à la main » par le Trésor public.
