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Moukagni-Iwangou : «Ali Bongo a eu le mérite de concevoir de belles maquettes»

Jean-De-Dieu Moukagni-Iwangou, sur Africa 24. © Capture d’écran/Gabonreview
Jean-De-Dieu Moukagni-Iwangou, sur Africa 24. © Capture d’écran/Gabonreview
Invité sur Africa 24, le président de l’Union du peuple gabonais (UPG), bien que déchu par la justice, s’est montré offensif, ironisant sur les réalisations supposées de l’actuel président de la République tout en mettant en lumière l’impasse institutionnelle et la partialité des institutions, notamment la Cour constitutionnelle et le ministère de l’Intérieur.

Invité sur Africa 24, Jean-De-Dieu Moukagni-Iwangou est longuement revenu sur l’actualité politique nationale, sur les 5 années d’Ali Bongo à la magistrature suprême et sur ses déboires avec les autres fractions de l’Union du peuple gabonais (UPG). Ayant commencé par affirmer qu’Ali Bongo incarne le «changement dans la continuité», il a relevé que son ère ne diffère en rien de celle d’Omar Bongo Ondimba, son prédécesseur de père. «On fait du sur place», a-t-il lancé, comme pour réfuter les assertions faisant état d’un changement. «Ali Bongo a eu le mérite de concevoir de belles maquettes», a-t-il dit, quelque peu goguenard, estimant que «les maquettes à elles seules ne sont pas les projets». Selon lui, le Gabon a des allures de bateau ivre : «Chez nous l’enclume est le résumé du pouvoir. Malheureusement, lorsqu’elle est détenue par des mains non expertes, elle peut servir à des tâches ménagères alors qu’elle sert de symbole du pouvoir. Aujourd’hui, nous n’avons pas l’impression qu’il y a un maître à bord», a-t-il jugé en se référant à la symbolique de l’enclume dans la culture Téké, ethnie à laquelle appartient Ali Bongo.

Comme pour illustrer l’impasse institutionnelle dans laquelle se trouve le Gabon, il a mis en relief les liens de famille qui unissent l’actuel président de la République à la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, mère de 2 enfants avec Omar Bongo Ondimba, et, par ricochet, belle-mère d’Ali Bongo. Sur sa lancée, il a fustigé le fait que le ministre de l’Intérieur ait appelé à la candidature du président de la République, mais a également réuni, pour la lui offrir, la somme nécessaire au règlement de sa caution de candidat pour la prochaine présidentielle. «Avec un tel dispositif, la boucle est bouclée. Il est clair que nous allons vers des élections qui n’offrent aucune garantie de transparence. C’est fort de cela que je me dis que le peuple n’acceptera pas toujours d’être volé dans sa victoire», a-t-il martelé, ajoutant : «La légitimité du peuple est le fondement de tout pouvoir. A ce jour, cette légitimé n’a jamais pu opérer l’alternance», avant de préciser : «Il est clair qu’il y a un risque, à force de répéter la fraude, que cela explose. C’est en cela que j’appelle à sauver le Gabon et cet appel consiste pour nous à solliciter que la communauté internationale, comme elle l’a si bien fait ailleurs, vienne nous accompagner, nous assister dans un processus dans lequel, visiblement, nous avons fait la preuve de notre incapacité».

Se voulant prospectif, l’ancien directeur général de l’Ecole nationale de magistrature a affirmé que l’opposition constitue «une alternative au pouvoir», qu’une autre voie est possible. «Nous avons la prétention à pouvoir gouverner ce pays autrement», a-t-il affirmé, poursuivant : «Nous avons un programme, mais il nous appartient d’abord, pour convaincre les Gabonais, de montrer les limites du projet en cours. Lorsque cela sera fait, nous allons dérouler un programme commun». Pour lui, la pluralité de l’opposition n’est nullement un handicap, ainsi les observateurs le laissent entendre : «Naturellement, nous ne sommes pas pour un parti unique de l’opposition», a-t-il lâché, avant de se dire prêt à soutenir l’ancien président de la Commission de l’Union africaine. «Jean Ping aide justement à regrouper l’opposition autour d’une dynamique unitaire. C’est vrai que c’est un discours nouveau et la convergence est tout à fait trouvée», a-t-il jugé.

Jean De Dieu Moukagni- Iwangou s’est également exprimé sur la situation de l’UPG, ainsi que sur la légitimité du congrès qui l’a porté à la présidence de ce mouvement. «Oui le congrès de l’UPG a été annulé et le titre de président m’a été retiré par décision d’un juge. Au demeurant le juge des référés. Il s’agit de ce juge qui a pour mission de prendre des décisions provisoires, laissant le soin au juge du fond de trancher le litige. Il y a donc le juge des litiges et le juge des mesures conservatoires. Lorsque le juge des mesures conservatoires prend une décision et annule un congrès, il y a bien un problème», a-t-il commenté, estimant que «la réalité est qu’il a été missionné par le pouvoir pour m’écarter du débat parce qu’on préfère d’autres opposants : les opposants du pouvoir». «Comment voulez-vous qu’on puisse dénier à celui qui a écrit les statuts, toutes les stratégies du parti, la qualité de militant ?», s’est-il interrogé, revenant au passage sur le cas Bruno Ben Moubamba: «Pensez-vous qu’une personne qui a un vécu de moins de 3 ans dans un parti puisse avoir la prétention de diriger ce parti ? Est-ce que c’est simplement crédible ?».

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