Le sens donné au blason et au sceau de la République suscite de vifs commentaires depuis la diffusion, sur Gabon Télévision, de l’interview de Pascaline Mferri Bongo sur le livre de Pierre Péan.
Après la diffusion, le week-end écoulé, de l’interview accordé par Pascaline Mferri Bongo sur le dernier ouvrage du journaliste français Pierre Péan, intitulé «Nouvelles affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon», nombre de Gabonais se sont livrés à des commentaires sur la signification des composantes du blason et du sceau de la République.
En effet, tentant de contredire les allégations selon lesquelles Ali Bongo aurait été adopté pendant la guerre du Biafra, l’aînée de la progéniture d’Omar Bongo Ondimba, dans une phrase plus confuse que provocante, a manqué de tact. Une bien curieuse faute pour celle qui dit connaître parfaitement les Gabonais et leurs «fantasmes», désormais reconnus maître dans l’art du «kongossa» et de la récupération. Soit. Mais, surtout une erreur qui, on en convient, n’aurait pas été à l’origine du tollé qu’elle a suscité si elle n’était pas le fait d’une ancienne ministre des Affaires étrangères doublée d’ancienne directrice de cabinet du président de la République.
«Le symbole du Gabon c’est la maternité allaitant (le sceau de la République, ndlr). Les armes (le blason de la République, ndlr) sont les 2 panthères qui gardent le Gabon. Quand on descend au niveau de notre cellule familiale, la maternité allaitant, c’est Omar Bongo, qui a donné tout à tout le monde, y compris à Pierre Péan. Les 2 panthères, ce sont Ali et moi qui gardons la famille Bongo», a déclaré Pascaline Mferri Bongo, tentant d’expliquer qu’il n’existe aucun problème entre son frère et elle, mais plutôt, que tous les 2 veillent à l’équilibre et à l’unité de leur famille. Incompréhension des observateurs et tollé général.
Est-il nécessaire de relever que la seule erreur de Pascaline Mferri Bongo a été de dire qu’Omar Bongo Ondimba a «donné tout à tout le monde» en feignant d’ignorer que ce dernier était président d’une République et ne pouvait, par conséquent, que «donner» ce qui appartient à la communauté nationale et non à sa personne ? Faut-il souligner que l’ancienne directrice de cabinet du président de la République aurait pu se garder de tenter un parallèle aussi risquée dans un contexte où sa famille est accusée de conception patrimoniale de l’Etat ? Apparemment oui, vu que tout ceci n’a pas été du goût de l’opinion. De même pour l’illustration des armoiries représentées par les 2 panthères, qui parmi les Gabonais ne s’est jamais assimilé à ces 2 forces censées symboliser la force ? Il est un fait, les Bongo ne sont pas les inventeurs du Gabon. Si l’on consent que leur règne passera, l’on est tout aussi certain que les symboles de la République gabonaise demeureront après leur passage.
