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Affaire Péan : Le cousu de fil blanc sur Vox Africa

Une vue du plateau «controversé». © Capture d’écran/Gabonreview
Une vue du plateau «controversé». © Capture d’écran/Gabonreview
Commentant et analysant le livre du journaliste-écrivain français, Pierre Péan : «Nouvelles affaires africaines : mensonges et pillages au Gabon», des animateurs de variétés tels que Claudy Siar ou Amobé Mévégué se sont brusquement et curieusement mués en journalistes politique.

Le vendredi 7 novembre courant, sur la chaîne de télévision panafricaine Vox Africa, des journalistes et animateurs de renom, tous issus de la communauté noire de France, ont débattu du contenu du livre de Pierre Péan. Pour eux, la parution de cet ouvrage relève de «manœuvres politiques visant à empêcher le président gabonais à se présenter en 2016». Le plateau était composé de Francis Laloupo (journaliste, professeur de géopolitique), Claudy Siar (chef d’entreprise, chanteur, animateur de radio et de télévision français), Amobé Mévegué (homme de médias, directeur de la chaîne UbizNews) et Louis Magloire Keumayou (journaliste et président du Club de l’information africaine).

Si le prétexte était d’analyser l’ouvrage controversé, l’émission qui se nomme Controverses, n’avait aucun contradicteur et tous ses invités émettaient des points de vue visiblement très orientés et dès l’entame, toutes les interventions étaient à charge contre Pierre Péan. «Ça pue l’émission de commande. En témoigne, le conducteur ou sommaire qui s’affiche au bas de l’écran. On peut faire autrement, mieux et plus crédible», a tout de suite noté un membre de la rédaction de Gabonreview qui n’a pas manqué d’appuyer son assertion sur le conducteur de l’émission : «Info ou intox ?», «Journaliste ou procureur ?», «Chantage avorté», «Un agenda caché ?» et «Les étrangers à l’index». Pour qui a suivi, depuis la sortie du livre, ce qu’on nomme désormais l’affaire Péan, l’articulation de l’émission était visiblement conçue pour servir les arguments jusque-là déroulés par certaines personnalités publiques gabonaises pour «descendre» le livre de l’écrivain en question.

En dépit de leur prétention à connaître la réalité gabonaise, les éditorialistes de circonstance n’ont pas affiché une totale maîtrise des arcanes du jeu politique du Gabon. Pis, l’absence de Gabonais parmi les intervenants n’a pas manqué de susciter quelques interrogations.

Organisées avec des personnes beaucoup plus connues des amateurs de musique que des férus de politique, cette émission a paru bien curieuse. «J’avais toujours pensé que les journalistes africains s’exportaient pour pouvoir faire du vrai journalisme et ne plus devoir jouer les chantres de nos dirigeants africains. Mais ici ou ailleurs, ils restent des vendus», a lancé un jeune étudiant commentant cette actualité et en citant Francis Laloupo : «c’est du réchauffé», «c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire en tant que journaliste. Ce bouquin doit servir de cas d’école pour les élèves journalistes». «Je ne pense pas qu’un auteur et un éditeur puissent publier un livre contenant des mensonges sur un président en plus 200 pages. Le faire serait s’exposer à des poursuites graves. Ce sont des accusations graves et on ne peut pas jouer avec ce genre de choses».

Sur les réseaux sociaux gabonais, l’émission a plutôt donné lieu à un effet pervers par rapport à ce qui en était visiblement attendu. Sur la zone de discussion de Gabonreview, des internautes n’ont pas manqué d’en parler. «Vous ne devriez pas vous étonner du fait que ces Claudy et Amobe viennent souvent au Gabon au frais et aux bons soins de leur «maman Patience» et de son fils «Ya Ali». Tout coule de source, et là il n’y a aucun débat», a noté l’un d’eux, tandis qu’un autre, plus prolixe a mentionné : «Grande a été ma surprise de constater que tous le participants à cette émission, y compris l’animateur, ont développé des arguments à charge contre Pierre Péan. On aurait cru à l’organisation d’un procès contre l’intéressé. Alain Mevegue, Claudi Syar, Francis Laloupo, Louis Kemayou et Eric Nyoundou m’ont fort déçu par leur prise de position non objective. Si je dois leur reconnaitre le droit de défendre leurs oignons, l’éthique de la profession dont ils se réclament aurait nécessité la présence de la partie adverse. Mais Ce fut le contraire. J’ai trouvé cette émission insultante pour les Gabonais. Sans comprendre pourquoi tous les participants à cette émission ont pris fait et cause pour les thèses défendues par Bile Bie Nze, devenant eux aussi des détracteurs du livre de Péan. Mais parler du Gabon comme ils l’ont fait, en méconnaissance totale de réalités est tout simplement inadmissible.»

En définitive, cette émission diffusée et rediffusée à l’envie sur Gabon Télévision n’a fait que renforcer les arguments de Pierre Péan. L’opération a plutôt eu le mérite de faire la promotion du livre, sans plus.

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