spot_imgspot_img

Energie : Houleuse réunion d’explication

Désiré Guedon et un aperçu du comité de pilotage de la CVRO, le 13 novembre 2014. © Gabonreview
Désiré Guedon et un aperçu du comité de pilotage de la CVRO, le 13 novembre 2014. © Gabonreview
Pour comprendre les causes et prévenir les risques de nouveaux black-out et autres coupure d’eau, la Cellule de veille sur les risques opérationnels (CVRO) a tenu, le 19 novembre dernier, une réunion de concertation avec des responsables de la SEEG.

Après la réunion du 13 novembre dernier, consacrée à la présentation officielle de la nouvelle structure créée au sein du ministère de l’Energie et des Ressources hydrauliques, la Cellule de veille sur les risques opérationnels (CVRO) s’est réunie en vue d’analyser les difficultés du secteur et élaborer des solutions pour une meilleure fourniture en eau et électricité dans l’Estuaire. Autour de Désiré Guedon, président du comité de pilotage, en présence de Jean-Paul Camus, directeur général de la SEEG, la rencontre a tourné autour des récents black-out et des coupures récurrentes d’eau dans plusieurs quartiers de Libreville.

Eu égard au caractère stratégique de la question, la rencontre à laquelle prenait part des représentants du ministère de la Défense, portait notamment sur le fonctionnement de différents équipements du réseau interconnecté (RIC) de l’Estuaire et l’analyse des dysfonctionnements constatés, l’examen des propositions de la SEEG pour un retour à la normale et l’amélioration du fonctionnement des équipements, l’examen des perspectives à moyen terme de l’équilibre offre-demande du RIC Estuaire, et l’examen des derniers incidents enregistrés à l’intérieur du pays (Port-Gentil, Mouila et Fougamou). «Ma mission principale est de garantir le service public, je souhaite avoir des explications simples et claires sur ce qui s’est passé, pas juste des observations techniques. Ce qui intéresse le commun des Gabonais est d’avoir de l’électricité et de l’eau en quantité et en qualité. De plus, cela peut paraitre anodin pour vous qui avez les explications techniques, mais il y a trop de coïncidences dans ces délestages, qui en plus de l’inconfort des populations, pourraient constituer des menaces pour la sécurité intérieure», a déclaré le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques dès l’entame de la rencontre qui a permis d’aboutir à quelques propositions.

Machines vétustes ou défaut d’entretien

Pour le DG de la SEEG, qui s’est dit préoccupé par la situation, le véritable problème réside dans la vétusté de certaines machines. Mais il a reconnu que tous les équipements sont fonctionnels à l’exception du groupe G4 de Kinguélé. Toutefois, a-t-il annoncé, un nouveau transformateur a été commandé. Pourtant, peu convaincu par ces explications, le directeur général de l’ARSEE, Alain Herth, a indexé le manque d’entretien, par la SEEG, des équipements mis à leur disposition par l’Etat. «Il est important que vous établissiez un autre plan de défense du réseau pour enlever de la charge et rétablir l’équilibre de la fourniture car le plan de défense actuel n’est pas efficace ou pas assez dynamique, il faut l’adapter à la demande et aux besoins des consommateurs. Ce plan ne peut être statique», a-t-il conseillé.

Le doigt où ça fait mal

Visiblement remonté, Désiré Guedon en a rajouté une couche: «Qu’est ce qui est fait pour prévenir ces coupures ? Cessez de vous cacher derrière les problèmes techniques. Pourquoi ne faites-vous rien pour les prévenir ? Comment justifier aux Gabonais que l’Etat ait consenti un investissement aussi important que celui d’Alenakiri et qu’on ne s’en serve pas entièrement ?», a-t-il demandé. Pour lui, à quelques années de la fin de sa concession, la SEEG aurait visiblement baissé les bras. Aussi a-t-il lancé à l’endroit de ses responsables : «Nous devons jouer franc-jeu, nous connaissons les problèmes techniques, humains et financiers ainsi que les enjeux. Il est important de mettre le doigt sur ce qui fait mal et que nous nous parlions franchement pour trouver les solutions pouvant ramener l’équilibre dans le service public. Ces discussions nous permettent de proposer des actions à très court terme.» Et d’ajouter aussi sec : «Les populations nous jugent ensemble. Alors, il est inutile de cacher nos agendas et faire comme si nous avions des priorités différentes. Les Gabonais veulent voir des améliorations pas juste lire des communiqués d’excuses.»

Pour Christian Lasseni, conseiller du président de la République, le point sensible serait davantage celui lié au financement par la société de nouveaux équipements. Aussi, s’est-il permis de tancer cette dernière, en lui demandant de «(cesser) de donner l’impression qu’il n’existe pas de solutions techniques» pour la résolution des différents problèmes. «Nous n’avançons pas depuis des années. Il faut avoir le courage de faire les propositions financières pour régler la question de l’électricité», a-t-il lancé, avant d’envoyer ses interlocuteurs à une étude complète de la question. C’est peu dire que les échanges étaient un cran au-dessus du calme habituel.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES