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Enseignement supérieur: L’USTM vers la fin du bizutage?

Affrontements entre étudiants et forces de l'orde, le 29 novembre.
Affrontements entre étudiants et forces de l’orde, le 29 novembre.
Le week-end dernier, l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) à Franceville a été le théâtre de violents affrontements entre étudiants et membres des forces armées. Le motif de cette situation : l’incarcération de onze étudiants de l’USTM accusés d’avoir « bizutés » d’autres apprenants de cette même institution.

Vendredi 28 et samedi 29 novembre, l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) a été le théâtre de graves échauffourées entre les étudiants et les forces de l’ordre. Selon le témoignage de membres de cette université, la situation aurait basculé après que onze étudiants aient été accusés d’avoir bizutés leurs condisciples.

En effet, depuis de nombreuses années, cette situation existe au sein des grandes écoles et surtout dans les universités. Les nouveaux bacheliers, communément appelés « les bleus » sont très souvent victimes de sévices corporels et parfois à caractère sexuel orchestrés par les anciens étudiants « caciques », qui les manipulent selon leur humeur et parfois de façon violente.

La pratique n’étant presque jamais punie par le corps administratif qui se rend souvent « complice » de cette situation au détriment des nouveaux venus. C’est donc suite à la dénonciation de ces derniers que les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de onze étudiants, les ont conduits au poste de police et enfin à la prison centrale.

Leurs compères qui n’ont pas accepté l’intervention policière ont alors décidé de manifester leur mécontentement et demander la libération de leurs condisciples.

De violents heurts impliquant l’usage d’armes blanches ont donc éclaté entre les deux camps et de nombreux blessés ont été enregistrés.

Face à la gravité de la situation, le recteur de l’USTM a décidé de sécuriser tous les accès qui mènent à l’enceinte de l’université.

« Le recteur de l’USTM porte à la connaissance de la communauté universitaire qu’à l’issue du mouvement d’humeur des étudiants, du samedi 29 novembre 2014, tous les accès au campus universitaire sont dorénavant gardés par les forces de sécurité nationale jusqu’à nouvel ordre pour garantir la sécurité des biens et des hommes », pouvait-on lire sur une note affichée, signée du recteur de l’USTM, Isaac Mouaragadja.

 » Nous avons vécu la brimade ici à l’USTM. Comment cela se déroulait? Les caciques, comme nous les appelons venaient nous prendre à la descente du train, car ils avaient toujours des informations sur l’arrivée des étudiants. Ils nous amenaient dans les bois, nous demandaient de nous déshabiller, de ramper dans la boue, de gémir, de crier et d’agir comme des animaux. Et, sans défense nous étions obligés de nous soumettre. La personne qui refusait était parfois frappée et on lui donnait une tâche encore plus dégradante à accomplir. Après ces heures de souffrances nous rentrions sur le campus. Quand on voulait dénoncer cela, certains professeurs nous disaient juste que c’était la règle. Les brimades avaient lieu également dans les chambres au campus ou même dans les salles de classe. Et nous sommes contraints de vivre avec cela, c’est la vie de l’étudiant de l’USTM » a confié une étudiante à la rédaction de Gaboneco.com, sous couvert d’anonymat.

Ces graves débordements annoncent-ils la fin du bizutage au sein de l’USTM? Seul l’avenir nous le dira…

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