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Gabon: Aux origines de la dépendance alimentaire

agriculture-afriqueDisposant pourtant d’une terre généreuse, d’un budget assez important depuis plus de dix ans et de plusieurs outils et mécanismes capables de booster la filière agricole, le Gabon a du mal à faire décoller ce secteur. Et pourquoi ?

Ce ne sont ni des moyens humains, financiers ou politiques qui font défaut au Gabon. Pourtant les amoureux de la terre s’accordent à reconnaître que l’État éprouve de réelles difficultés à faire démarrer l’agriculture. Sur la base d’un décompte des budgets alloués à ce secteur durant les dix dernières années, réalisé par l’ONG Initiative développement, recherche conseil Africa (IDRC-Africa), l’on se rend aisément compte du fossé qui existe entre les sommes allouées et la réalité de terrain. Dès lors, l’on se demande si ces résultats sont conformes aux engagements pris par l’État à travers ses divers programmes (PDDAA et PSGE).

Le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) fait au Gabon l’obligation d’accorder un minimum de 6% du budget national à l’agriculture, cette quote-part étant appelée à évoluer progressivement jusqu’à 10% afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Or, il ressort que les gouvernants violent inlassablement cet engagement, consacrant en moyenne seulement 0,60%, soit moins de 1% de du budget national au secteur agricole. Dans cette allocation, 53% constituent l’investissement. D’où le décalage avec les objectifs à atteindre. En d’autres termes, en dix années seulement 0,32% en moyenne du budget national a été alloué à l’investissement agricole. «Les progrès à réaliser en vue de la sécurité alimentaire au Gabon demandent plus que la croissance et nécessitent de porter une attention accrue à l’amélioration du bien-être humain, appuyée par des investissements adéquats en protection sociale, en matière de santé, d’accès à l’eau potable, et en matière de nutrition pour protéger les segments vulnérables de la population, lesquels constituent près de 75% de la population», estime Hervé Omva Ovono d’IDRC Africa.

Cependant, le Gabon a tout de même réussi à réaliser des progrès dans le domaine de la lutte contre la faim, qui lui ont permis d’atteindre le premier Objectif du millénaire pour le développement avant la date butoir de fin 2015. Cette réalisation lui a valu une reconnaissance de la FAO début décembre 2014. Un sacre pour avoir choisi de consacrer près de 300 milliards de francs aux importations de produits alimentaires pour nourrir une population pourtant faible.

Pour mémoire, en 2006 le budget de l’État était de 1301,63 milliards dont 4,060 milliards attribués au secteur agricole. De ce budget, 170 millions de francs CFA seulement étaient alloués à l’investissement et la part restant au fonctionnement. En 2012, le budget de l’État était de 2453,10 milliards dont 22,196 milliards pour le secteur agricole soit 0,9% du budget national, 15 milliards sont également alloués à l’investissement. Soit une augmentation globale de 0,49% du budget alloué au secteur agricole entre 2004 et 2014.

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