Ne pouvant rester insensible à la relaxe d’une vingtaine de prévenus, le Front de l’opposition pour l’alternance a marqué sa satisfaction tout en exigeant que ce verdict s’étende à l’ensemble des accusés.
Au-delà de leur présence durant les différentes étapes du feuilleton judiciaire mettant en scène les présumés manifestants du 20 décembre 2014, les leaders politiques réunis au sein du Front de l’opposition pour l’alternance, se félicitent de la tournure des événements. A l’issue de la première partie du procès des 101 présumés manifestants, qui s’est achevée le 9 janvier 2015 par une vingtaine de relaxes et une mise en examen, ils ont dit toute leur satisfaction devant les décisions de relaxe prononcées. «Le Front salue la clairvoyance de la juridiction de jugement pour l’objectivité avec laquelle ce dossier a été traité malgré les pressions politiques», peut-on lire dans une déclaration parvenue à notre rédaction.
S’inscrivant dans la logique de la critique constructive, ces hommes et femmes refusent de faire dans la politique de l’autruche. Cependant, ils ne permettent pas non plus qu’on leur ferme les yeux avec cette action salutaire pour la crédibilité de la justice. Ils constatent ainsi avec regret, la légèreté avec laquelle le parquet a conduit le 9 janvier dernier, le dossier de l’accusation. En sollicitant sans motif, le renvoi de toute l’audience, alors qu’il était attendu dans ses réquisitions sur l’affaire en cours de jugement, le parquet aurait œuvré de manière «cynique» à la prolongation de la détention de 80 personnes, poursuivies et détenues dans les mêmes conditions que les vingt et un premiers prisonniers jugés. «Le Front condamne avec véhémence, cette manœuvre du parquet, malheureusement entérinée par le tribunal, dévoilant par ce seul fait, la mainmise du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire», souligne la déclaration.
Face à ce qu’il qualifie d’instrumentalisation de la justice, qui ajoute aux injustices sociales et nourrit encore davantage la colère du peuple, le Front de l’opposition pour l’alternance exige l’arrêt immédiat et sans condition de cette «parodie de justice», demandant la libération pure et simple de tous les détenus arrêtés le 20 décembre 2014.