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Communiqué: La diaspora d’Amérique du Nord condamne la cabale judiciaire contre Jean Ping et tous les opposants persécutés au Gabon

Communiqué: La diaspora d’Amérique du Nord condamne la cabale judiciaire contre Jean Ping et tous les opposants persécutés au Gabon

Photo de famille de certains des participants à la "Concertation de Washington" des Gabonais des USA le  28 juillet 2012
Photo de famille de certains des participants à la « Concertation de Washington » des Gabonais des USA le 28 juillet 2012

Réunis en conférence téléphonique extraordinaire ce dimanche 18 janvier 2015, les Gabonais de l’opposition politiquement engagés au sein de la diaspora d’Amérique du Nord, ont, entre autres, tenu à exprimer leur vive préoccupation face aux persécutions politiques dont le Peuple gabonais et les hommes politiques qui s’expriment en son nom sont de plus en plus victimes dans le Gabon des Bongo Ondimba, le dernier cas en date étant celui de Jean Ping.

Notre communauté s’est retrouvée particulièrement touchée par les arbitraires qui ont vu le régime des Bongo Ondimba, par le biais de sa Procureure de la République Sidonie Flore Ouwé, se lancer, le 12 janvier 2015, dans une cabale judiciaire visant à incriminer M. Jean Ping, membre du Front Uni de l’Opposition pour l’Alternance (FUOPA), dans une affaire de séquestration qui n’a ni queue ni tête sur le plan juridique. Mme Sidonie Flore Ouwé reprocherait à M. Jean Ping d’avoir cautionné les traitements inhumains et autres actes de torture infligés à une quinzaine de jeunes « arrêtés » et séquestrés à son domicile suite aux actes de vandalisme perpétrés par ces jeunes.

Nonobstant le fait que les griefs retenus contre M. Jean Ping par Mme Sidonie Flore Ouwé soient, déjà, de la même nature que les brimades que subissent quotidiennement les Gabonais aux mains de la police, c’est-à-dire aux mains de ces mêmes autorités gabonaises qui prétendent aujourd’hui protéger la dignité humaine, l’on ne peut, en effet, que douter de la sincérité de Dame Sidonie Flore Ouwé, puis, par la suite, s’étonner de la légèreté de ses accusations qui, bizarrement, font maintenant de la victime le coupable.

Les faits sont pourtant simples et clairs: quelles que soient les raisons qui auront conduit près de 300 voyous à débarquer au domicile de Jean Ping pour s’y livrer à des actes de vandalisme, rien ne peut justifier leur agression contre le domicile de Jean Ping. Il n’échappera d’ailleurs à personne que, même au regard de la loi gabonaise déjà très laxiste en matière de protection et de sécurisation des citoyens, la Constitution du Gabon, en son Article Premier, Alinéa 12, affirme l’inviolabilité du domicile, une inviolabilité qui s’oppose à tous actes par le gouvernement ou par des personnes privées qui viseraient à la violation de la sainteté de cet asile personnel qu’est le domicile privé. Ainsi, concernant les violations auxquelles pourrait se livrer le gouvernement vis-à-vis des citoyens, cet article dispose que « le domicile est inviolable ». Ces stipulations s’appliquent également, par extension, à toutes les autres formes d’invasion illégale du domicile privé d’un citoyen par un autre citoyen.

Il ressort automatiquement de ces dispositions que tout citoyen a le devoir de défendre son domicile contre toute atteinte, agression ou attaque arbitraire par le gouvernement ou par d’autres citoyens, surtout quand le gouvernement supposé assurer sa protection se retrouve, par laxisme, insuffisance, démission ou intention,  en situation d’incompétence. Dès lors que les actes reprochés à M. Jean Ping—notamment le fait d’avoir fait neutraliser les éléments qui se sont livrés à une agression contre lui—auront visé à protéger la sainteté de son domicile et, en même temps, à pourvoir à sa propre sécurité et à celle des siens, ces actes ne sauraient constituer des actes criminels. Il s’agirait là d’une simple situation de légitime défense.

Autrement dit, M. Ping était entièrement dans ses droits. Dans tous les pays du monde, il existe un droit à la légitime défense qui autorise tout citoyen dont le domicile est violé par des intrus à le défendre. Aux Etats-Unis par exemple, tout citoyen disposant d’une arme à feu a l’autorisation d’abattre tout intrus qui envahirait ou violerait le domicile d’un autre avec l’intention de le voler ou de lui nuire. Demander, donc, à M. Jean Ping de ne pas défendre son domicile serait l’équivalent, pour lui, de laisser des intrus entrer dans sa maison tout piller puis violer sa femme et ses enfants sans intervenir, et ce par peur de se voir punir par les lois absurdes de Sidonie Flore Ouwé vu que, aux yeux de la Procureure, toute tentative de se défendre et de défendre sa famille constituerait, bizarrement, un acte criminel et illégal. Pour Sidonie Flore Ouwé donc, ce sont les agresseurs qui doivent être protégés: il faut, si on la comprend bien, cette dame, laisser les agresseurs tranquillement finir leurs basses besognes et sortir de là sourire aux lèvres, satisfaits qu’ils seraient, ainsi, de voir que les fameuses lois de Sidonie Flore Ouwé allaient leur garantir l’impunité totale. Quel toupet, tout de même, de la part de Dame Sidonie Flore Ouwé!

Soyons donc clairs: aux Etats-Unis où nous vivons, les citoyens jouissent de la protection immédiate de la police et c’est ce qui leur évite, souvent, à ces citoyens, de devoir se faire justice eux-mêmes. Parce que cela prend généralement à la police entre trois et cinq minutes pour arriver aux lieux d’un incident, le citoyen se sent généralement sécurisé. Le système de sécurité est tellement efficace aux Etats-Unis qu’il suffit parfois de décrocher son combiné, de faire le numéro de la police, de laisser sonner une fois, puis de raccrocher immédiatement sans dire un seul mot, pour voir néanmoins la police non seulement vous rappeler dans les minutes qui suivent pour s’enquérir du pourquoi de votre appel interrompu, mais aussi, si vous ne répondez pas, se pointer quelques minutes plus tard à votre porte pour vérifier que tout va bien et que vous n’avez pas raccroché parce que quelqu’un ou quelque chose de grave vous empêchait de compléter votre appel. Dans un pays comme le Gabon où la police prend dix ans à répondre à un appel de détresse des citoyens, dans un pays comme le Gabon où l’accès de la police aux citoyens en détresse est compromis par des matitis et mapanes à n’en plus finir, dans un pays où, de surcroît, les agressions des personnes sont endémiques et les protections civiles et la sécurisation des citoyens n’existent pas, l’on se demande comment Sidonie Flore Ouwé voudrait que les citoyens qui sont victimes d’agressions diverses dans notre jungle de pays puissent se défendre contre les criminels?

Et nous sommes sûrs que Sidonie Flore Ouwé mentirait si elle affirmait que Jean Ping est le premier au Gabon à procéder à ce type d’arrestation de criminels. Tout le monde sait que, dans les bas-fonds des quartiers du Gabon, les citoyens sans protection policière immédiate attrapent souvent des voleurs qu’ils se mettent même parfois à rosser. Et jamais la police n’a arrêté ces citoyens qui faisaient le boulot des policiers à leur place! Dans la plupart des cas, les policiers se sont souvent simplement contentés de recueillir les temoignages et de récupérer les « prisonniers ». En cela, le Gabon n’est pas un cas isolé, encore moins une exception. Dans tous les pays du monde, il existe un principe de droit couvert par ce que l’on appelle les « arrestations par des citoyens », c’est-à-dire le fait pour de simples citoyens, face à l’urgence d’une situation, de neutraliser les auteurs d’actes criminels, donc de les « arrêter », pour ensuite les remettre aux forces de l’ordre une fois celles-ci interpellées. C’est, là encore, un droit dont M. Jean Ping jouissait au vu de l’urgente menace qui a pesé sur lui et sur sa famille, une menace qui, bizarrement, s’est manifestée alors même que, aux dires du gouvernement lui-même, un agent des services secrets gabonais se trouvait sur les lieux.

D’où la question fondamentale: pourquoi ce supposé agent secret qui se trouvait en position de témoin occulaire sur les lieux de l’agression n’a-t-il pas alerté la police ou ses collègues des services secrets en vue de sécuriser le domicile de M. Ping et le protéger d’une agression pourtant imminente? Que M. Ping ait donc dû, puis eu tout le temps d’organiser sa propre défense en procédant lui-même à la neutralisation des voyous en dit, en réalité, très long sur l’irresponsabilité du gouvernement des Bongo: où était la police pendant tout ce temps? Le fait pour les citoyens de devoir se faire justice eux-mêmes n’est-il pas la conséquence directe de la faillite généralisée du système de sécurité publique dans un Gabon où la police, finalement, n’est bonne qu’à brimer ou à arrêter les opposants?

Personne ici ne dit ici que la maltraitance ou la torture des « prisonniers » est chose louable ou tolérable. Mais encore faut-il prouver que M. Jean Ping se fût livré, personnellement, à de tels actes. Et comme le dit M. Ping lui-même, si les éléments de la Police Judiciaire étaient là depuis le début, pourquoi n’ont-ils pas dispersé ces voyous avant qu’ils ne puissent commettre ces actes de vandalisme contre un paisible citoyen n’ayant, dès lors, d’autre recours que la déefnse de sa propriété et de sa famille?

Parce que la menace du gouvernement de poursuivre en justice M. Jean Ping relève plus des arbitraires de la vendetta politique du régime des Bongo Ondimba que d’une lecture objective du droit, la diaspora d’opposition au sein de la Communauté Gabonaise d’Amérique du Nord exprime sa solidarité totale d’avec M. Jean Ping.

En outre, les Gabonais de l’opposition politiquement engagés au sein de la diaspora d’Amérique du Nord appellent l’opposition gabonaise dans son ensemble non seulement à la vigilance et à la résistance, mais aussi à la solidarité. La notion de solidarité est ici essentielle car au travers des menaces judiciaires qui visent aujourd’hui Jean Ping, il faut voir une tentative du régime d’isoler chaque opposant ou chaue groupe d’opposants des autres en concoctant contre eux des accusations sans fondement. En cela, il exploite une stratégie bien rôdée chez les lions: nous savons par exemple que les lions ont généralement du mal à abattre un buffle quand celui-ci se tient fermement au sein du troupeau. Les buffles, quand ils restent en ordre resserré, sont alors généralement inattaquables et, en fait, se montrent généralement très dangereux face aux lions qui ont alors peur de leurs sabots et de leurs cornes. La stratégie trouvée par les lions est généralement alors d’essayer d’attirer un des buffles hors du troupeau, puis de l’isoler des autres. Une fois cet isolement réussi, le buffle solitaire se retrouve en position d’excessive vulnérabilité face aux lions. Il finit alors généralement dévoré sous le regard résigné des autres.

Le principe de solidarité dont nous parlons ici est, au final, celui-là même qui repose sur les paroles de Jésus le Christ lorsque, dans Matthieu 25.40, il dit: « Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ». Pour l’opposition gabonaise, ces paroles doivent devenir un cri de ralliement qui dit au régime des Bongo que, « à chaque fois que vous brimerez l’un d’entre nous, c’est nous tous que vous brimez » et, sur cette base, nous nous défendrons comme un seul homme, comme une seule femme, comme un seul citoyen, comme une seule nation. Autrement dit, quel que soit l’acte commis par un opposant, dès lors que cet acte procède de son désir de contribuer à la libération du Gabon, toutes les portions de l’opposition se doivent de rester solidaires. Et quand un opposant fait l’objet d’agressions arbitraires par des voyous à la solde du régime ou par le régime terroriste lui-même, cette solidarité se doit de s’exprimer par tous les moyens insurrectionnels auxquels l’opposition peut penser.

C’est sur la base de ce principe que les Gabonais de l’opposition politiquement engagés au sein de la diaspora d’Amérique du Nord condamnent les actes de vandalisme et de terrorisme d’Etat contre les paisibles citoyens et réaffirment leur solidarité non seulement avec M. Jean Ping, mais aussi avec tous ceux de l’opposition, petits ou grands, hommes ou femmes, étudiants ou élèves, citadins ou paysans, vieux ou jeunes qui, demain, comme M. Jean Ping aujourd’hui, subiront les arbitraires de l’infâme régime des Bongo Ondimba. Combattons tous aujourd’hui les arbitraires juridiques du régime terroriste pour que demain nous soyons toujours tous solidaires aux côtés des uns et des autres à chaque fois que ce régime voudra s’en prendre aux plus faibles ou aux plus « dangereux » parmi nous.

Dans ce cas particulier, « nous sommes tous Jean Ping », mais demain, ensemble, nous serons également Bruno Mboulou Beka; demain, ensemble, nous serons Jonas Moulenda, Désiré Ename et tous les autres martyrs morts ou vivants qui, depuis les campus universitaires de notre pays jusque dans les villages, soutiennent la cause de la justice contre la dictature d’un gouvernement injuste. Demain, ensemble, nous serons un Gabon débarrassé de la malédiction nationale que sont les Bongo Ondimba.

Vive le Gabon, Vive la République!

Fait le 18 janvier  2015 à Montclair, New Jersey, USA

Pour la diaspora gabonaise de l’opposition politiquement engagée en Amérique du Nord,

Dr. Daniel Mengara, Porte-Parole

SIGNATAIRES

Raphaël Mbadinga
Allen Allan Ambamany
Henri Omva Minko
Joël Mbiamany-Ntchoreret
Jules-Florent Eya
Venant Zuè
Hérvé John Ndong
André Bouassa
Landry Amiang
François Gouahinga
Alain Obame
Frank Jocktane
Arsene Ndui Assame
Hilaire Ze Ndong
Jean-de-Dieu Mickouma
Daniel Mengara

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