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Cinq ans après, l’Union nationale revit

Janvier 2011 : La marche de l’UN vers le siège du PNUD, après la formation (problématique) du gouvernement parallèle de Mba Obame. © D.R.
Janvier 2011 : La marche de l’UN vers le siège du PNUD, après la formation (problématique) du gouvernement parallèle de Mba Obame. © D.R.
C’est le message que les militants et sympathisants de cette formation politique de l’opposition, fraichement réhabilitée, ont tenu à adresser à l’opinion nationale et internationale à l’occasion de la célébration de son cinquième anniversaire, le 10 février 2015.

C’est à une Union nationale (UN) revigorée et déterminée à mener le combat pour la démocratie et l’alternance politique à laquelle a eu droit la population, venue nombreuse au meeting anniversaire du 10 février dernier. Une affluence qui laisse croire que la peur née des intimidations diverses a été dominée, voire anéantie par les militants de ce parti politique revenu à la légalité.

Après plus de quatre ans de semi-clandestinité et bien que ce parti ne se soit jamais considéré comme dissous, l’Union nationale renoue avec les manifestations publiques sans craindre une éventuelle répression. Ce moment de réjouissance a connu la participation des membres du Front de l’opposition pour l’alternance. Mais, il a aussi été marqué par les absences de la vice-présidente, Paulette Missambo, et du secrétaire exécutif, André Mba Obame, qui n’ont pu être là pour des raisons de santé.

Pour autant, les différents intervenants ont saisi l’occasion pour revenir sur la longue marche de leur parti et singulièrement les quatre dernières années. «La réhabilitation de l’Union nationale a une histoire et le chemin pour y arriver a été éprouvant, parce qu’ouvert aux intrigues, à la dictature, à la puissance des faucons, à l’illégalité, à la domination monarchisante», a lancé le président de ce parti, rappelant les écueils, brimades et privations dont ils ont fait l’objet depuis le 25 janvier 2011, date de la dissolution de l’UN sur décision du ministre de l’Intérieur de l’époque. Et Zacharie Myboto de se réjouir du fait qu’au final, leur foi, leur détermination et leur patriotisme l’ont emporté sur toutes les embûches. Non sans remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué à cette renaissance ou leur ont apporté leur soutien, entre autres, les partis de l’opposition, la société civile, l’avocate Paulette Oyane Ondo, feu René Radembino Coniquet et la communauté internationale.

Pour le président de l’UN, en annulant l’arrêté n°001/MISPID/SG du 27 janvier 2011, portant dissolution de l’Union nationale, le pouvoir reconnaît clairement que l’acte posé par lui en 2011, constituait une atteinte grave à la démocratie et à l’Etat de droit. Mieux, il admet que ce parti n’a jamais cessé d’exister. «Désormais, tout le monde s’accordera pour reconnaître et dire que l’Union nationale ne pouvait être dissoute et ne l’a jamais été», a-t-il indiqué, avant de réclamer réparation pour les préjudices politique, juridique et matériel causés aussi bien aux militants qu’au parti. «Nous demandons réparation pour toutes les brimades et vexations subséquentes au tristement célèbre arrêté n°001/MISPID/SG du 27 janvier 2011», a-t-il lancé, poursuivant : «Nous demandons donc la levée du séquestre sur les salaires des fonctionnaires injustement privés de leurs droits. Nous demandons des réparations pour toutes les personnes privées de leurs passeports ou qui se sont vues interdire la sortie du territoire national à un moment ou à un autre. Nous exigeons réparation pour toutes les personnes souillées dans leur honneur par les convocations à la direction générale des recherches ou à la police judiciaire à la suite de la dissolution de l’Union nationale».

Résolument offensif et inscrit dans une dynamique unitaire, Zacharie Myboto a dit toute la détermination de son parti à œuvrer, aux côtés des autres constituants du Front de l’opposition pour l’alternance, pour l’avènement d’un «Gabon pour tous». Ce faisant, il a invité ses pairs à cultiver la confiance. «La confiance est le levain de toute entreprise collective et de la construction d’une communauté de destin», a-t-il affirmé, avant de prononcer un sévère réquisitoire contre le pouvoir en place, notamment le président de la République, décrit comme «dépassé par les événements». «Ali Bongo représente un danger pour le Gabon et son avenir. Il ne peut et ne doit rester plus longtemps au pouvoir. Il doit partir», a-t-il conclut sous les vivats de la foule.

Dans une allusion à peine voilée à Ali Bongo, le coordonnateur du mouvement des jeunes de l’Union nationale a affirmé qu’un président de la République ne dissout pas les partis politiques, n’a pas le droit de piétiner la Constitution, ne doit pas être tribaliste et défendre uniquement les intérêts de sa seule famille politique, ne doit pas faire souffrir et mâter son peuple…

Outre les discours qui ont constitué le temps fort de ces retrouvailles festives, la cérémonie était agrémentée de danses traditionnelles et de chants.

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