La reprise effective des cours n’a pas eu lieu ce mercredi à Libreville, en dépit de l’injonction du gouvernement mardi à la télévision gabonaise, a constaté l’AGP.

En faisant le tour des établissements scolaires de la capitale gabonaise, on pouvait compter à peine quelques enseignants et élèves là où de rares bâtiments étaient ouverts, la grande majorité des lycées, collèges et écoles primaires publics étant restés fermés toute la journée.

L’inquiétude habite désormais les parents qui ne savent plus à quel saint se vouer pour sauver l’année scolaire car, malgré le paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) du quatrième trimestre 2014 aux bénéficiaires, condition sine qua non à la reprise des cours pour les enseignants membres du syndicat « Dynamique unitaire responsable », force est de constater que plusieurs d’entre eux ne se sont pas présentés à leur poste de travail.

Les élèves qui depuis un mois n’allaient plus au cours, ont bien accueilli le communiqué du gouvernement appelant les fonctionnaires grévistes à la reprise du travail dès le mercredi, conformément aux conclusions de la réunion de travail avec les partenaires sociaux le week-end dernier.

Depuis ce mercredi, les élèves n’y comprennent plus rien.

« Vraiment, à quoi joue- t-on ? Le gouvernement annonce depuis lundi qu’il devrait avoir cours sur toute l’étendue du territoire national. La mesure n’est pas respectée. Est-ce que les gouvernants pensent vraiment à la jeunesse ? Dites nous, quel sera alors le sort des élèves qui affronteront les examens de fin d’année et les autres ? Pourquoi nous sacrifier pour des raisons politiques ou personnelles ? Nous avons droit à l’éducation ! », s’est indignée Judicaël, élève en classe de Terminale au Lycée Jean Hilaire Aubame Eyeghe de Nzeng Ayong.

Au Collège Bessieux, on appercevait une dizaine d’élèves qui erraient çà et là bouleversés. C’est ce même tableau qui a été affiché au Lycée Jean Hilaire Aubame Eyeghe et au Lycée d’Application Nelson Mandela.

« Un certain nombre d’enseignants ont bien manifesté leur volonté de reprendre les cours mercredi, mais, ils ne se sentent pas en sécurité », a déclaré un proviseur qui a requis l’anonymat.

Pour la plupart des citoyens rencontrés sur le terrain, le manque d’engouement des enseignants et même de certains élèves pour la reprise montre que les autorités seraient allées vite en besogne.

« Le gouvernement doit apporter d’autres arguments. Nous sommes fatigués de voir nos enfants à la maison », a indiqué un parent d’élève visiblement remonté.