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Etat-civil Ali Bongo : La fuite en avant du parquet de Nantes

Ali et Pascolino Bongo Ondimba
Ali et Pascolino Bongo Ondimba
Saisi la semaine dernière pour une demande de communication de l’acte de naissance d’Ali Bongo, le procureur de la République de Nantes a adressé une fin de non-recevoir à Me Eric Moutet, avocat d’Onaida Maisha Bongo Ondimba, initiatrice de cette action.

Alors que nous évoquions, il y a quelques jours, la saisine du parquet de Nantes sur l’état-civil du président de la République, à la suite d’une requête formulée par une de ses sœurs, Mediapart révèle de nouveaux rebondissements dans cette affaire. Selon le site d’investigation, dans sa réponse adressée par courrier, le 16 mars dernier, à Éric Moutet, avocat d’Onaida Maisha Bongo Ondimba, qui l’avait saisi, le procureur de la République de Nantes semble botter en touche, regrettant de ne «pouvoir donner suite à (cette) demande de copie de l’acte de naissance de M. Ali Bongo Ondimba ou Alain Bernard Bongo, né le 10 février 1959 à Brazzaville», ajoutant que, le cas échéant, «sur mandat exprès des personnes autorisées par la loi, ou des autres légataires universels, le notaire chargé de la succession pourra obtenir délivrance de cet acte».

Une réponse ambiguë que n’a pas manqué de commenter l’avocat parisien, relayé par Mediapart. «Le parquet de Nantes refuse de nous communiquer la pièce, alors que nous démontrons largement notre intérêt à l’obtenir, et nous renvoie vers le notaire de la succession, qui est le même que celui qui ne répond à aucune de nos demandes. En gros, le parquet ne souhaite pas être l’auteur de cette communication», déplore-t-il, non sans souligner que «le parquet semble confirmer l’existence d’un acte, bien qu’il en refuse la communication en l’état». Une ligne de plus à ce mystère déjà bien épais. Car, un courrier du 4 novembre 2014 du service central d’état civil de Nantes, dont Mediapart a pu prendre connaissance, indiquait pourtant que «l’acte de naissance d’Ali Bongo (…) ne figure pas dans les registres du service». Il n’est cependant pas possible, à ce jour, de savoir si des recherches exhaustives avaient été faites à l’époque, du moins, selon le média en ligne, qui reste à l’affût d’un éventuel rebondissement. N’empêche, le défenseur de l’auteur de la plainte a d’ores et déjà fait savoir qu’il allait saisir le juge des référés pour tenter d’obtenir communication de l’acte de naissance d’Ali Bongo.

A l’évidence, les clarifications sur l’état-civil d’Ali Bongo peuvent perturber le règlement de la succession Omar Bongo Ondimba. Car, celui-ci est l’un des deux légataires universels. Concrètement, si Ali Bongo n’est pas le fils biologique d’Omar Bongo Ondimba et s’il n’est pas en mesure de produire un certificat d’adoption, il pourra difficilement revendiquer une part de l’héritage de l’ancien président de la République. Plus grave, politiquement, il ne pourra pas se présenter à une éventuelle élection présidentielle en 2016. L’enjeu est donc considérable.

Pour rappel, Onaida Maisha Bongo Ondimba, héritière réservataire, avait saisi, le 17 mars dernier, le procureur de la République de Nantes d’une demande de communication de l’acte de naissance d’Ali Bongo. Le raisonnement déployé par son avocat, dans un courrier adressé au parquet le 14 janvier dernier, est simple : «si Ali Bongo est né, comme il l’affirme, en 1959 à Brazzaville, alors les archives du registre de l’état-civil (qui est domicilié à Nantes pour la France et ses anciennes colonies) doit logiquement contenir le document».

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