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Grève dans l’administration: Louis-Patrick Mombo bat en brèche l’argumentaire de Daniel Ona Ondo

Les membres de la Dynamique unitaire, parmi lesquels ceux de la Conasysed, défilant devant la Primature à Libreville. © Facebook/Marcel Libama
Les membres de la Dynamique unitaire, parmi lesquels ceux de la Conasysed, défilant devant la Primature à Libreville. © Facebook/Marcel Libama
Alors que la situation dans le pays, singulièrement dans l’enseignement, tourne au capharnaüm, l’un des rapporteurs de la Dynamique unitaire répond, point par point, au dernier communiqué du Premier ministre.

Répondant, point par point, au propos tenu par le Premier ministre sur les antennes de Gabon Télévision, l’un des rapporteurs de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed) a publié, le 30 mars courant, un communiqué de presse. Louis Patrick Mombo rappelle, d’entrée de jeu, que la Conasysed est à l’origine du cahier de charges évoqué par le Premier ministre. Il explique qu’il attend, depuis juillet 2013, l’effectivité de la mise en solde de 2 338 enseignants du pré-primaire, soulignant que plusieurs dates ont déjà été avancées par le gouvernement sans que cela ne soit suivi d’effet. Se voulant précis, il évoque le 25 décembre 2014, le 25 janvier 2015 et le 25 mars 2015.

Pour autant, le rapporteur de la Conasysed reconnaît que certaines vacations de 2013 et 2014 ont été payées même s’il reste des arriérés de ces deux années. Il confirme le paiement des arriérés de salaires et de la Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife) des neuf leaders syndicaux suspendus en 2011. D’un autre côté, il dénonce le fait que les arriérés de la Prime d’incitation à la performance (PIP) des troisième et quatrième trimestres 2014 ne soient toujours pas payés. «Des établissements entiers n’ont pas pu percevoir la PIP du quatrième trimestre 2014. C’est le cas du lycée technique Omar Bongo, du CES Akébé ville, du CES Alénakiri, du lycée d’excellence, du lycée Jean Jacques Boucavel, etc.)», relève le syndicaliste.

Le rapporteur de la Conasysed se demande pourquoi Daniel Ona Ondo n’a pas évoqué l’évolution des autres points de revendication qui font également l’objet d’engagements de la part du gouvernement. Il énonce, entre autres, le paiement des rappels attendu depuis le 31 décembre 2014, la mensualisation de la Pife, attendue depuis janvier 2010, la construction des établissements scolaires, conformément à la programmation des Etats généraux de l’éducation de 2010, l’annulation des réformes querellées, le paiement des arriérés de la Pife de 2010 à 2013.

S’agissant du relèvement du point d’indice et du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig), il relève que le gouvernement n’a, à ce jour, apporté aucune réponse favorable. Pour lui, «le gouvernement rame à contre-courant et projette cette augmentation pour juillet 2015». Voilà pourquoi, tout en fustigeant la proposition de revalorisation de 18%, il estime que l’équipe de Daniel Ona Ondo a voulu «tromper» ses interlocuteurs en proposant une enveloppe trimestrielle de 25 milliards consacrée à la PIP alors qu’elle était de 35 milliards par trimestre en 2014. Or, précise-t-il, le nombre de bénéficiaires a connu une augmentation significative en 2015. «(Les) 18% d’augmentation des salaires bruts n’entrainent aucune hausse du pouvoir d’achat, mais plutôt une baisse», assène Louis-Patrick Mombo, ajoutant : «Ces 18% sont inférieurs au montant de la PIP perçu par plusieurs catégories d’agents publics en 2014». Pour lui, les leaders de la Dynamique unitaire ayant pris part aux négociations organisées autour du ministre de la Défense nationale et du secrétaire général de la présidence de la République ont signé un procès-verbal et non un protocole d’accord, contrairement aux affirmations du porte-parole de la présidence de la République.

Revenant sur le nouveau système de rémunération, Louis-Patrick Mombo souligne qu’aucun membre de la Dynamique unitaire ne prend part aux travaux en cours. «Le gouvernement a donc intérêt à apporter des solutions idoines et pérennes aux problèmes des travailleurs plutôt que de confisquer leur liberté syndicale», tranche-t-il, affirmant que la grève générale se poursuit et se poursuivra jusqu’à «l’augmentation des salaires».

Pour mémoire, dans un communiqué, le Premier ministre avait rappelé la mise sur bons de caisse des enseignants grévistes, mettant en avant les avancées relatives aux revendications portées par la Dynamique unitaire (coalition d’une quarantaine de syndicats de l’administration publique). Entre autres précisions, Daniel Ona Ondo avait indiqué que tout avait été mis en œuvre pour l’intégration des enseignants du pré-primaire, révélant qu’il y avait actuellement 2 328 dossiers traités pour une mise en solde. De même, il avait indiqué que les neuf leaders syndicaux suspendus en 2011 avaient perçu leurs arriérés de Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife), ainsi que leurs salaires. Depuis lors, et en dépit des assurances du gouvernement assorties de mises en garde et parfois des sanctions, les cours n’ont véritablement pas repris dans les établissements scolaires. Pour tout dire, les administrations sont toujours bloquées.

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