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Violences racistes en Afrique du Sud

immigres-africains-afrique_du_sudLe conseil de l’Université du Cap (UCT) a voté mercredi dernier le retrait d’une statue du colonisateur britannique Cecil Rhodes de cet établissement, un mois après qu’elle a été maculée d’excréments puis recouverte de sacs poubelles.

Le jeudi suivant, une grue est entrée en action. Sous les acclamations et en direct à la télévision, peu après 15H30 (GMT), la statue qui représente Rhodes assis en majesté sur son socle, le menton sur la main gauche dans une pose évoquant Le Penseur du sculpteur français Auguste Rodin a été déboulonnée.La statue de Cecil Rhodes

Les étudiants de l’UCT ont donc obtenu une belle victoire au moment où un débat national largement instrumentalisé par les opposants de l’ANC fait rage sur la pertinence ou non de jeter hors de l’espace public les statues des anciens dirigeants blancs.

La minorité blanche en alerte…

Le mouvement estudiantin dénommé « Rhodes doit tomber » a fait tache d’huile ces derniers jours. Leurs confrères de l’université Rhodes de Grahamstown (sud) ont exigé la débaptisation de leur établissement, tandisque ceux de l’Université du KwaZulu-Natal (Durban, est) s’en sont pris à la statue du roi d’Angleterre George V, le grand-père de la reine Elizabeth II.

Le parti radical des Combattants pour la liberté économique (EFF) du truculent Julius Malema a saisi la balle au bond et appelé à faire tomber toutes les « statues coloniales » rappelant les anciens maîtres blancs du pays, anglais et afrikaners.

Certains militants EFF sont immédiatement passés à l’acte, y compris au cœur de la capitale Pretoria, souillant de peinture verte la statue de l’ancien président Paul Kruger pendant le week-end pascal.

Mercredi, quelques dizaines d’Afrikaners, certains en tenues para-militaires, ont protesté au pied de la statue. Autre héros afrikaner, l’ancien Premier ministre Louis Botha a vu sa statue taguée jeudi devant le Parlement au Cap. Des actes condamnés par l’ANC et qui suscitent l’inquiétude de la minorité blanche, qui représente 8% de la population.

Les immigrés africains ne sont pas épargnés

Des immigrés africains évacués par la policeAlors que le pays se mobilise contre les symboles du colonialisme et de l’apartheid, une nouvelle vague de xénophobie souffle sur Durban – visant cette fois des populations noires.

Jeudi, la police sud-africaine a indiqué qu’un millier d’immigrés avaient fui leurs maisons après une série d’attaques xénophobes violentes depuis trois jours à Durban.

Africains pour la plupart, les immigrés persécutés ont été hébergés dans des postes de police et des tentes, des habitants du grand port sud-africain s’étant juré de les expulser. « Ils disent qu’ils ont été obligés de quitter leurs maisons par les habitants et ils sont venus parce qu’ils craignaient pour leur vie », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police Thulani Zwane. La situation est tendue depuis lundi, mais il n’y a eu aucune victime selon la police.

Les forces de l’ordre avaient dispersé mercredi une marche de ressortissants étrangers qui protestaient contre les violences, tirant des gaz lacrymogènes et utilisant des canons à eau. La police a expliqué que la manifestation n’avait pas été autorisée « pour des raisons de sécurité ».

Une première poussée de violence avait mis à la rue quelque 250 immigrés, pour la plupart venus de République démocratique du Congo, en fin mars au sud de Durban. Des événements survenus quelques jours après que le roi des Zoulous Goodwill Zwelithini, la plus haute autorité traditionnelle du KwaZulu-Natal (la province dont Durban est la principale ville), eut appelé les étrangers à » faire leurs bagages et quitter « l’Afrique du Sud.

Edward Zuma et le roi des Zoulous xénophobes

Edward Zuma, fils du président sud-africain, s’est aligné quelques jours plus tard sur la posoition de Goodwill Zwelithini.

Les exactions contre les étrangers sont courantes en Afrique du Sud. Une explosion de violences avait fait 62 morts en 2008. La situation s’est nettement calmée depuis, mais des incidents sporadiques n’ont jamais cessé dans les townships, visant surtout des Bangladais, des Somaliens et des Ethiopiens, dont les magasins sont régulièrement pillés.Pillage d’une boutique. photo DR

Plusieurs centaines de boutiques tenues par des immigrés ont notamment été mises à sac en janvier à Soweto, le grand township de Johannesburg, des troubles qui ont fait une demi-douzaine de morts. Les petits commerçants étrangers sont très nombreux dans les quartiers populaires sud-africains, où ils tiennent des épiceries et toutes sortes d’échoppes. Les agresseurs sont souvent des concurrents locaux – qui les accusent de casser les prix – ou des chômeurs leur reprochant de voler le travail des Sud-Africains.

Précieux KOUMBA

Sources : Jeuneafrique.com et AFP

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