L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a , dans un communiqué de presse parvenu à l’AGP vendredi à Libreville, appelé la communauté sanitaire du monde à combler les lacunes dans la prévention et le traitement du paludisme, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre cette pandémie ce samedi à travers le monde.
La communauté sanitaire mondiale doit s’attaquer d’urgence aux importantes lacunes qui subsistent dans la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme, indique le communiqué.
« À l’occasion de la célébration, ce 25 avril, de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, nous devons reconnaître la nécessité urgente de développer les mesures de prévention ainsi que les tests de diagnostic de qualité garantie et les traitements pour réduire les souffrances humaines causées par le paludisme », a déclaré le Dr Hiroki Nakatani, Sous-Directeur général de l’OMS pour le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et les maladies tropicales négligées.
Bien que le nombre de cas et les décès dus au paludisme aient diminué de façon significative depuis l’an 2000, soulignent les statistiques de l’OMS, plus d’un demi-million de vies sont encore perdues chaque année à la suite de cette maladie évitable. Ces données, ajoute l’OMS, révèlent aussi que trois quarts au moins des décès dus au paludisme concernent des enfants de moins de cinq ans.
Par ailleurs, l’engagement politique et l’augmentation du financement, ont permis d’éviter plus de 4 millions de morts par paludisme depuis 2001. 55 des 97 pays et territoires où la transmission de la maladie se poursuit sont en passe d’atteindre l’objectif actuel de l’Assemblée mondiale de la Santé, qui est de réduire l’incidence du paludisme de 75 %, entre 2000 et 2015.
« Nous devons franchir une nouvelle étape dans la lutte contre le paludisme. Pour parvenir à l’élimination, il faudra un engagement politique à un haut niveau et un financement robuste, y compris de nouveaux investissements substantiels dans la surveillance de la maladie, le renforcement des systèmes de santé et la recherche », a fait savoir le Directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS, Dr Pedro Alonso.
Dans le cadre de la présente Journée mondiale, des directives thérapeutiques actualisées sont également publiées par l’OMS. Il s’agit des dernières recommandations pour le traitement préventif des nourrissons, des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes.
Pour les cas simples (sans complications), l’OMS recommande le traitement par une association médicamenteuse comportant de l’artémisinine (ACT). À l’échelle mondiale, 392 millions de traitements ACT ont été achetés par les pays d’endémie palustre en 2013, contre un peu plus de 11 millions en 2005, indique la publication de l’OMS.
Toutefois, des millions de personnes ne reçoivent toujours pas de traitement contre le paludisme, essentiellement parce que les communautés les plus touchées par cette maladie n’ont qu’un accès limité aux soins de santé.
Aussi, l’OMS recommande-t-elle que tous les cas suspects de paludisme fassent l’objet de tests de diagnostic, de façon à ce que les médicaments antipaludiques soient utilisés uniquement pour les personnes effectivement atteintes et que, si le test est négatif, les autres causes de la fièvre puissent être recherchées.
Au Gabon des manifestations organisées dans le cadre de cette journée par le Ministère de la Santé, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) auront lieu samedi à Libreville autour du thème de la campagne 2013-2015 « Investissons dans l’avenir, vaincre le paludisme ».
La Journée mondiale de lutte contre le paludisme a été instituée par les États membres de l’OMS, lors de l’Assemblée mondiale de la Santé de 2007, et est célébrée chaque 25 avril de l’année. C’est l’occasion de souligner la nécessité de poursuivre les investissements et de maintenir l’engagement politique en faveur de la lutte antipaludique et de l’élimination de cette maladie.
