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L’Adieu de Mba Obame à Libreville sous un parfum de grenades lacrymogènes

foule_mba_obame_corpLa dépouille mortuaire d’André Mba Obame, secrétaire exécutif de l’Union nationale, a enfin pu quitter Libreville au terme de trois jours de tergiversations générées par les présupposés métaphysiques de milliers d’aficionados.

Revenus d’urgence d’Oyem, du fait d’un bras de fer de deux jours entre les militants et les forces de l’ordre, Casimir Oyé Mba, Jean Eyéghé Ndong, Jean Ping, Paulette Missambo, René Ndemezo’Obiang, soutenus par Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Marc Ona, Georges Mpaga et bien d’autres membres de la société civile, ont enfin permis de ramener la dépouille mortuaire d’André Mba Obame dans le Woleu-Ntem. Le leader de l’UPG Loyaliste et ceux de la société civile n’ont cependant pas embarqué dans l’avion.

Dans un contexte de suspicion entretenu par les militants et sympathisants qui redoutaient une opération de magie noire, par le pouvoir, sur la dépouille du disparu, les choses n’auront pas été faciles. Un peu plus que la veille, entre 5000 (sources policières) et 7000 personnes (sources Union nationale), ont de nouveau battu le bitume, le 1er mai, du siège de l’Union nationale (UN) à l’aéroport de Libreville. Pour cette foule, il était encore question de veiller de ses yeux à l’embarquement du cercueil.

Le dispositif conçu à cet effet par les leaders de l’opposition, de commun accord avec les forces de l’ordre, était de laisser tout le monde entrer dans l’enceinte de la zone fret de l’aéroport d’où le maximum de marcheurs devaient assister, de loin, à l’embarquement du cercueil tandis que 300 d’entre eux seraient autorisés sur le tarmac autour de l’avion. La pression populaire n’a cependant pas permis de matérialiser ce procédé. Les forces de l’ordre qui venaient pourtant de recevoir un renfort d’urgence ont presque été débordées, sans réelle violence mais par le nombre ; tout le monde voulant assister à l’embarquement du cercueil problématique. N’eût été la barrière de camions érigée à l’entrée du tarmac, la foule aurait accédé à la piste de décollage. Alors que le corbillard était parvenu, avec tout le mal du monde, sur le tarmac et que la situation semblait sous contrôle des forces de l’ordre malgré l’agitation de la foule, une dizaine de grenades lacrymogènes ont été tirées par les gendarmes, au grand étonnement de tout le monde ; les officiers se demandant qui avait donné cet ordre.

Dans la débandade qui s’en est suivi, de nombreuses personnes ont été blessées, piétinées, dont des femmes d’un certain âge et le journaliste d’Echos du Nord, Markis Edzang, interné par la suite dans une clinique. Si le bilan humain reste et restera sans doute inconnu, c’est dans ce contexte de violence que l’avion d’Afric-Aviation a pu décoller à 14h20.

À l’aéroport d’Oyem, une autre foule immense a accueilli le cercueil de l’homme politique disparu avant qu’une longue procession de près de 5 km, composée de piétons et de centaines de voitures ne s’ébranle vers la ville. La cohorte ayant mis près de 3 heures à rallier le centre d’Oyem où elle est arrivée à 18h30, la messe prévue à l’église Saint-Charles de la localité a été reportée au lendemain tandis que la veillée mortuaire a été organisée au domicile du défunt au Mont Miyélé (Oyem). Marqué de soubresauts, l’agenda établi des funérailles d’André Mba Obame n’a résolument pu être respecté. 20 jours se sont déjà écoulés depuis son décès à Yaoundé, le 12 avril dernier.

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