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AFFAIRE MABIALA : la justice aux ordres semble prendre le pas sur le droit

En renvoyant le 25 septembre dernier au mardi 29 du même mois, sans raisons officielles évoquées, l’audition par le juge d’instruction en charge du dossier d’accusation de détournement présumé de fonds publics de l’ancien ministre de la fonction publique, Serge Maurice Mabiala, l’une des têtes pensantes du courant Héritage et Modernité (H&G) du Parti démocratique gabonais (PDG), la justice gabonaise laisse apparaître des signes tangibles de liens incestueux avec l’exécutif actuel, ou encore le pouvoir émergent.

La dolosive manœuvre, a indiqué une source judiciaire, viserait à tirer l’instruction du dossier en longueur. Celle-ci n’étant pas limitée dans le temps. Surtout qu’il est reproché au prévenu un détournement présumé de fonds publics de près de 6 milliards de francs, lorsqu’il occupait la fonction de directeur des grandes entreprises à la direction générale des impôts. Une affaire pour le moins gravissime, si les preuves venaient à être apportées.

Dès lors, tout porte à croire que l’interpellation, le jeudi 17 septembre à 5 heures du matin à son domicile, de Serge Maurice Mabiala, de manière irrégulière, n’était que les prémices dudit plan. Et pour y parvenir, des esprits malins, commis à la manœuvre, ont choisi de « lire autrement » le Code de procédure pénale. Dans le cas d’espèce, vu la vacuité du dossier d’accusation, le procureur près la Cour spéciale chargée de lutter contre la délinquance financière, Sidonie Flore Ouwé, devait accéder à la demande des avocats de la défense, relative à la mise en liberté provisoire de leur client, le temps pour l’enquête préliminaire de s’offrir d’éléments concrets.

Aussi, tentant de voler au secours d’une procédure viciée, Sidonie Flore Ouwé s’est négativement illustrée devant les téléspectateurs lors de la lecture de l’acte d’accusation. Et ce, au lendemain de la mise en garde de Serge Maurice Mabiala.

L’enquête préliminaire en cours suppose que les OPJ chargés de celle-ci n’étaient qu’au début des investigations. C’est seulement au terme de ces dernières que le dossier est censé être transféré au procureur. Celui-ci, en fonction de la sensibilité du dossier, peut décider de communiquer là-dessus ou pas.

Dans cette communication, le procureur n’emploie jamais le conditionnel. Car, s’exprimant sur la base d’éléments matériels réunis au dossier. Qu’a-t-on constaté ? La sortie de Sidonie Flore Ouwé, de bout en bout, a été marquée par la forme conditionnelle de propos pro domo. Au point qu’un magistrat de renom, ironisant sur le fait, a déclaré : «Une première à enseigner dans les écoles de la magistrature». Toute chose qui laisse penser qu’elle s’est livrée à de la pure spéculation. Une volonté révélée de visiblement nuire.

Tout comme, à aucun moment, dans ce que le procureur a voulu faire passer pour une affaire de corruption, elle n’a songé à donner le ou les noms des entreprises concernées. Un tel schéma vise deux hypothèses: soit les présumées entreprises corruptrices n’existent pas. Dans ce cas, l’arrestation de Serge Maurice Mabiala tombe dans l’arbitraire et donne par la même occasion raison à ses amis de H&M, « (…) éminemment politique, pour ne pas dire politiciennes. Ces raisons se trouvent dans son appartenance au grand rassemblement Héritage & Modernité ».

Soit ces entreprises existent mais bénéficient de la protection de la pieuvre familiale d’Ali Bongo Ondimba qu’est Delta Synergie.

L’examen au fond du dossier d’accusation, très attendu dans l’opinion, devrait permettre enfin de faire la lumière.

Henri Gauthier

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