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L’opposition réclame l’annulation du référendum au Congo

Le référendum de dimanche au Congo sur une modification de la Constitution devrait être annulé en raison de la trop faible participation, a estimé lundi un dirigeant de l’opposition.

Les électeurs du Congo-Brazzaville étaient appelés à dire s’ils étaient d’accord ou non avec cette réforme constitutionnelle, qui vise notamment à permettre au président Denis Sassou Nguesso, 71 ans, de solliciter un troisième mandat consécutif lors d’un scrutin prévu l’an prochain.

« Elle (la participation) discrédite totalement le référendum. Soit ils l’annulent, soit il imposera la dictature, et ça, les Congolais ne l’accepteront pas », a déclaré Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS, opposition). « Il serait intelligent d’annuler le référendum », a-t-il encore dit à Reuters.

Les opérations de dépouillement se poursuivaient lundi. Les résultats seront annoncés mercredi au plus tard, a déclaré à la presse un porte-parole du gouvernement.

« Nous sommes satisfaits de voir que le référendum a été conduit dans la sécurité. Cela a permis à tous les habitants de Brazzaville d’avoir la possibilité de se rendre aux urnes et d’exprimer leur choix sans soucis », a dit à la presse le préfet de la capitale congolaise, Pierre Cebert Ibocko Onanga.

Denis Sassou Nguesso a dirigé le Congo de 1979 à 1992, année où il a été battu à la présidentielle par Pascal Lissouba. Il est revenu au pouvoir cinq ans plus tard au terme d’une guerre civile et a remporté les élections présidentielles de 2002 et de 2009, toutes deux entachées d’accusations de fraude.

La limitation du nombre de mandats et son âge, 71 ans, l’empêchent en vertu de la Constitution actuelle de solliciter un nouveau mandat – un candidat ne pouvant pas, en l’état actuel des choses, avoir plus de 70 ans.

L’opposition a rassemblé des milliers de manifestants en septembre dernier pour protester contre ce projet de maintien au pouvoir.

Un appel au boycott des opérations de vote et un matériel électoral insuffisant ont dissuadé de nombreux électeurs de se rendre aux urnes. Dans certains bureaux de vote, les seuls électeurs étaient des membres des forces de sécurité.

Denis Sassou Nguesso est le dernier président en date à tenter de faire modifier la législation pour rester au pouvoir. Ces tentatives ont provoqué des violences. Au Burkina Faso, le président Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par un soulèvement populaire en octobre 2014 après 27 ans passés au pouvoir tandis qu’au Burundi, le président Pierre Nkurunziza a réussi à remporter un troisième mandat en juillet dernier malgré la colère de la population.

Le Rwanda et la République démocratique que Congo (RDC), souhaitent également faire modifier leur constitution.

Mercredi, le président français, François Hollande, avait estimé que Sassou Nguesso avait le « droit » de consulter son peuple.

Dans un communiqué publié le lendemain par l’Elysée, il rappelait avoir « souhaité, lors de son discours prononcé à Dakar, le 29 novembre 2014, que les constitutions soient respectées et que les consultations électorales se tiennent dans des conditions de transparence incontestables ».

(Philon Bondenga; Nicolas Delame, Danielle Rouquié et Eric Faye pour le service français, édité par Henri-Pierre André)

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