Par une saisine de la commission de révision des listes électorales, le leader de l’Union du peuple gabonais (UPG-Loyaliste) a requis la radiation du président de la République de la liste électorale du 3e arrondissement de Libreville.
Selon Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, la présence d’Ali Bongo sur la liste électorale du 3e arrondissement de Libreville est consécutive à une «inscription frauduleuse». Le 1er février courant, moins d’une semaine après la plainte pour faux en écriture publique et usage de faux intentée par Paul-Marie Gondjout contre Serge William Akassaga, il a saisi la commission de révision des listes électorales à cet effet. Il s’agit, pour le président de l’aile dite «loyaliste» de l’Union du peuple gabonais (UPG), d’enfoncer le clou et amplifier le doute sur l’éligibilité du président de la République à quelques mois de la prochaine présidentielle. Une échéance à laquelle Ali Bongo entend prendre part pour le compte du Parti démocratique gabonais (PDG). Or, c’est tout ce que Moukagni-Iwangou espère empêcher, alors que son combat en faveur de la destitution du président de la République s’est jusque-là heurté au mutisme des institutions. Dans son acte de saisine, il n’a donc pas manqué de requérir «la radiation pure et simple de (…) Ali Bongo Ondimba, de toutes les listes électorales sur lesquelles son nom viendrait à être inscrit».
Si cette saisine peut également viser dans une moindre mesure l’ancien maire du 3e arrondissement, ayant conçu, en mai 2009, l’acte de naissance querellé, Jean de Dieu Moukagni Iwangou a fait remarquer qu’«à ce jour, il est notoirement connu que (la naissance d’Ali Bongo, à Brazzaville, le 9 février 1959) est restituée à travers divers actes, tous non conformes aux dispositions de l’article 45 de la loi n°007/2013 du 22 juillet 2013 portant Code électoral». Or, étant entendu que l’enrôlement se fait sur présentation d’un état-civil conforme, et sachant, par ailleurs, que l’acte de naissance n°65/22/A3 du 29 mai 2009 signée par une autorité non habilitée a été obtenu en violation de la loi, il est évident que les documents du concerné doivent être soumis à une nouvelle vérification de la part de la commission de révision des listes électorales. Même si on est prompt à penser que cette nouvelle saisine du leader de l’UPG-Loyalistes ne sera pas suivie d’effet, eu égard à la dépendance des institutions vis-à-vis de la personne du président de la République, tout ceci annonce des lendemains compliqués et de chaudes empoignades avant l’organisation de la prochaine présidentielle.