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La Voix des Oubliés : Un regard humaniste sur 520 prisonniers depuis 2011

L’arrivée sur le terrain de la défense des libertés, singulièrement celles des détenus préventifs, de «La Voix des Oubliés» s’avère salutaire, au regard des résultats que cette ONG a présenté lors de son assemblée générale annuelle tout juste tenue à Port-Gentil.

520 dossiers de détenus instruits depuis 2011, année du démarrage des activités de l’ONG, 53 détenus libérés d’office, 10 détenus libérés provisoires, 39 cas de jugement obtenus et 11 dossiers non défendables (car concernant des crimes qui condamneront de toute façon leurs auteurs à des peines tellement lourdes qu’il ne sert à rien de s’occuper de leurs cas). C’est en quelques chiffres, le bilan des actions menées par Me Solange Yenou et les volontaires bénévoles qui l’accompagnent dans la croisade qu’elle a décidé de mener pour sortir de l’oubli les nombreux détenus préventifs, généralement démunis, sans possibilité de prendre un avocat et qu’on laisse des années durant dans nos prisons alors qu’ils sont peut-être innocents.

Les visites que l’ONG entreprend régulièrement dans les prisons ont également révélé un autre type de prisonniers oubliés : ceux dont les décisions de libération, par négligence administrative, ne sont jamais parvenues à destination : les détenus continuent à croupir dans les geôles, ignorant qu’une décision de libération est déjà intervenue à leur sujet. Il en est ainsi de prisonniers jugés depuis 2011 à 6 mois, un an ou deux ans de prisons et que l’ONG a retrouvés dans les prisons en 2015. Toutes choses qui prouvent à suffisance, à souligné Me Yenou, que l’ONG est la bienvenue. Celle-ci se préoccupe également des conditions de vie dans les prisons et les possibilités à donner aux détenus pour une future réinsertion. C’est dans cet esprit que La Voix des Oubliés a eu à offrir du matériel didactique et des matelas à la prison de Port-Gentil, un ordinateur à celle de Franceville et espère mobiliser d’autres ressources matérielles pour aider à la création, à l’intérieur des prisons, d’ateliers de formation aux petits métiers (menuiserie, briqueterie, couture…).

Pour y parvenir, elle compte sur un renforcement des ressources humaines par un plus grand nombre d’adhérents, tout en s’appuyant sur des partenaires ayant accepté de l’accompagner dans son action. Il y a deux ans, c’était l’ambassade des Etats-Unis au Gabon, cette année, c’est l’ONG française Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme (AEDH), pour le financement des déplacements à l’intérieur du Gabon, ou encore l’ambassade de France au Gabon, pour des kits d’hygiène au profit des détenus. Si on ajoute les nombreuses campagnes de sensibilisation spécifiques menées en direction des jeunes dans les établissements scolaires des villes visitées, afin de prévenir les élèves des délits qui les menacent, c’est un bilan jugé positif qui a été présenté aux membres de La Voix des oubliés qui ont, par leurs interventions, enrichi des débats ayant débouché sur de nouvelles perspectives, notamment la nécessité d’envisager des formations spécifiques pour le personnel pénitentiaire ou encore la formation de pairs éducateurs dans les établissements scolaires.

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