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Daniel Mengara : « J’appelle à la sécession immédiate des provinces du Gabon ; les Gabonais doivent maintenant voter avec leurs pieds »

Le Dr. Daniel Mengara, président du mouvement  « Bongo Doit Partir », appelle à la sécession immédiat des provinces pour mettre fin au régime sanguinaire des Bongo Ondimba au Gabon. 



Communiqué du Dr. Daniel Mengara : « J’appelle à la sécession immédiate des provinces du Gabon ; les Gabonais doivent maintenant voter avec leurs pieds »

Chers compatriotes :

Au moment où mon cœur saigne et mes yeux, comme les yeux de la majorité des Gabonais, pleurent de voir tant de dévastation, tant de morts, tant de carnage, à cause de la soif de pouvoir d’un seul homme, d’une seule famille, d’un seul clan, je voudrais exprimer aux familles éprouvées et endeuillées, mes plus sincères condoléances. La douleur que vous éprouvez est partagée par tous les Gabonais.

Chers compatriotes, quand j’avais lancé l’idée du « Bongo Doit Partir » (BDP) en décembre 1998 suite aux élections volées par Omar Bongo, nombreux sont ceux qui m’ont reproché de mettre Bongo, c’est-à-dire la personne d’Omar Bongo au centre de mon équation idéologique.

Ce que les gens n’ont pas compris, c’est qu’il était impossible, au vu de leur passif, de ne pas haïr personnellement les Bongo. Comment en effet ne pas les haïr quand on sait que leur gestion calamiteuse du patrimoine national n’a apporté au Gabon que misères, traumatismes, meurtrissures et génocide ?

A mes yeux :

1) Quand un Gabonais mourrait dans un hôpital par manque de médecins ou de médicaments, je voyais cette mort comme un crime ; et pour moi, ce sont les Bongo qui l’avaient tué car la misère est une arme que les Bongo ont utilisée pendant 50 ans pour assassiner nos bébés, nos pauvres, nos concitoyens sans défense ;

2) Quand des Gabonais mourraient sur les routes du Gabon restées de véritables pistes d’éléphant pendant les 50 longues années qui ont vu les Bongo détourner l’argent du Gabon pour financer leurs petits caprices, je voyais ces morts comme des crimes ; et je concluais toujours que ce sont les Bongo qui les avaient tués. C’est comme si les Bongo avaient eux-mêmes pris un couteau et tranché la gorge à chacun des bébés qui, pendant 50 ans, sont morts dans vos familles, à chacun de vos frères, de vos sœurs, de vos parents, qui pendant 50 ans, sont morts dans vos villages.

Pour moi, chaque mort de Gabonais et de Gabonaise est personnelle car qui au Gabon n’a pas vu ses enfants, un proche, une tante, un oncle, un cousin, un frère, un père, une mère mourir de morts qu’on aurait pu éviter s’il y avait eu de bonnes routes au Gabon, s’il y avait eu de bons hôpitaux ?

Oui, ma haine pour les Bongo est personnelle et voilà pourquoi j’ai passé 18 longues années à communiquer cette haine des Bongo au peuple gabonais, notamment aux jeunes qui, aujourd’hui, ont compris, comme je l’avais dit il y a 18 ans, que rien de bon ne peut arriver au Gabon tant qu’un Bongo sera au pouvoir et que la seule manière de se défaire des Bongo passera inéluctablement par la force démocratique de la rue.

Nous y sommes, chers compatriotes.

A ces Gabonais, jeunes ou moins jeunes, qui défendent aujourd’hui notre souveraineté à tous, je voudrais dire toute ma fierté pour ce que vous faites pour votre pays ; à ces Gabonais, je voudrais dire ma solidarité.

Aux leaders politiques gabonais en fuite ou séquestrés au siège de Jean Ping à Libreville, je voudrais dire tous mes remerciements pour votre courage devant l’affront, devant les humiliations, devant l’injure, devant l’imposture, devant la mort. Tous les Gabonais vous sont et vous seront toujours reconnaissants.

A vous, les Gabonais jeunes et moins jeunes qui m’ont écouté quand, dans mon appel à la résistance du 27 août, je vous demandai d’aller aux meetings chacun avec ses mains nues, chacun avec son pilon, chacun avec sa fronde, chacun avec son caillou, chacun avec sa branche de palmier, chacun avec ce que chacun peut utiliser comme outil de résistance par tous moyens ; à vous les Gabonais jeunes et moins jeunes qui m’ont écouté quand, dans ce même appel du 27 août, je vous demandai de prendre d’assaut les préfectures et les gouvernorats en vue de forcer les préfets et les gouverneurs à se rallier au peuple en proclamant les vrais résultats, je voudrais aujourd’hui lancer un second appel qui devrait marquer une deuxième étape vers la reconquête de notre souveraineté nationale confisquée par les Bongo depuis 50 ans.

Cet appel, c’est d’abord celui de l’histoire. Souvenez-vous de ce qui est arrivé à Mikhaïl Gorbatchev, lui qui avait régné comme président de l’Union soviétique entre 1985 et 1991. Souvenez-vous qu’alors qu’il était encore président de la fédération soviétique, les nombreux Etats liés par le contrat d’union qui liaient les Etats de l’Union soviétique avaient commencé, un à un, à proclamer leur indépendance.

Le résultat de ces proclamations est que Mikhaïl Gorbatchev se retrouva sans pays à diriger puisque la Russie sécessionniste se donna comme dirigeant Boris Eltsine et les autres Etats de l’Union, tels la Géorgie, se donnèrent chacun un nouveau dirigeant. Il allait diriger quoi dans ce contexte vu que le pays qu’il dirigeait n’existait plus juridiquement ?

Ce que ce processus de dislocation de l’Union soviétique nous enseigne à nous Gabonais est que l’on peut faire perdre le pouvoir à un dictateur à partir des provinces. Dès lors que chacune des provinces du Gabon déciderait de ne plus obéir à l’autorité administrative du régime des Bongo Ondimba, eh bien le pouvoir des Bongo sur l’Etat de manière générale se perdra.

J’ajoute ici que, outre l’Union soviétique, l’Afrique des sages, l’Afrique de nos ancêtres qui se refusaient à la dictature avant l’arrivée des colons arabes et européens pratiquait ce qu’on appelle « le vote avec les pieds ». Quand un chef commençait à montrer des attitudes despotiques, les villageois décidaient souvent d’abandonner le village au chef pour qu’il se dirige tout seul, et eux allaient reconstituer un nouveau village ailleurs. Ils appelaient cela « voter avec les pieds ».

Dans notre cas, nous n’abandonnons pas le village Gabon aux Bongo. Nous le leur arrachons. Tout simplement.

Voilà pourquoi, solennellement, devant l’histoire et devant les hommes, j’appelle à la sécession immédiate des provinces du Gabon : après le vote par les urnes, les Gabonais doivent maintenant voter avec leurs pieds. Je demande aux Peuples gabonais des provinces de se déclarer, immédiatement, en état de sécession temporaire. Chaque province va devoir assumer de manière autonome sa propre autorité administrative et rejeter l’autorité du gouvernement central tant qu’Ali Bongo se maintiendra au pouvoir.

A ce titre, j’appelle les Gabonais, encore une fois, à prendre d’assaut les gouvernorats et les préfectures pour forcer chaque gouverneur et chaque préfet à déclarer autonome et en état de sécession temporaire chaque province selon les modalités que je viens d’indiquer. Il s’agira de laisser en place les gouverneurs et les préfets qui se rallieront au Peuple dans cette démarche pour qu’ils assument provisoirement l’autorité administrative, fiscale et politique des provinces autonomes. Mais il s’agira aussi de chasser par la force tous les gouverneurs et préfets qui refuseront de se rallier à la cause populaire et d’en installer par la force de nouveaux qui, eux, gèreront provisoirement les provinces et les départements en attendant la démission désormais obligatoire d’Ali Bongo.

Ali Bongo n’a pas et ne peut avoir suffisamment de force et de capacité militaire pour dompter les peuples des provinces. D’ailleurs, il n’est pas exclu que les soldats des provinces se rallient au Peuple. Pour cela, les nouveaux gouverneurs des provinces autonomes devront demander aux soldats qui s’y trouvent de déposer les armes et de se préparer à défendre militairement l’intégrité territoriale des provinces autonomes.

Ali Bongo est cuit, chers compatriotes.

– A Oyem, donc, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire du Woleu-Ntem.

– A Franceville, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire du Haut-Ogooué.

– A Koulamoutou, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire de l’Ogooué-Lolo.

– A Makokou, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire de l’Ogooué-Ivindo.

– A Lambaréné, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire du Moyen-Ogooué.

– A Mouila, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire de la Ngounié.

– A Tchibanga, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire de la Nyanga.

– A Port-Gentil, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire de l’Ogooué-Maritime.

–  A Libreville, il faut que le Peuple prenne le gouvernorat et proclame l’autonomie et la sécession temporaire de l’Estuaire.

Sachant que l’Internet est coupé au Gabon pour empêcher le Peuple de communiquer ce type d’appels en temps réel, je demande à tous ceux qui auront entendu ou lu ce message d’en communiquer, par voie téléphonique ou autre, la substance à leurs proches, à leurs amis, à tous ceux qui sont sur le terrain et qui, dès lors, auraient la charge de relayer ce message sur toute l’étendue du territoire national.

Je demande aussi à nos aînés sur le terrain, ceux en fuite tout comme ceux actuellement séquestrés à Libreville, de faire écho à ce message pour la sécession temporaire, mais immédiate, des provinces, donc à une stratégie d’ingouvernabilité qui ne prendra fin qu’avec la démission désormais obligatoire d’Ali Bongo Ondimba et de son régime.

Pour finir, je vous demande de ne pas mettre toute la destinée du Gabon dans les mains de la communauté internationale. La communauté internationale, par essence, est obligée de tenir un langage diplomatique qui, en réalité, remet la décision de changer ou de ne pas changer entre les mains des Gabonais eux-mêmes. Elle ne peut pas enlever Bongo à notre place. Autrement dit, si nous allons jusqu’au bout, la communauté internationale ira jusqu’au bout avec nous. Si nous nous arrêtons en chemin, la communauté internationale laissera Ali Bongo au pouvoir. Continuons donc de montrer à la communauté internationale que nous voulons vraiment le changement et la communauté internationale sera avec nous. Jusqu’au bout, même si cela veut dire l’ingouvernabilité.

Chers compatriotes, le 9 juillet 2016, Ali Bongo avait insulté le Peuple gabonais en déclarant avec arrogance et mépris : « Nous sommes là et nous allons rester là ! Qu’ils viennent nous chercher ! »

Chers compatriotes, allons chercher Ali Bongo et finissons-en. Une bonne fois pour toutes.

Vive le Gabon ! Vive la nouvelle République.

Fait le 2 septembre 2016 à Montclair, New Jersey, Etats-Unis d’Amérique

Dr. Daniel Mengara
Président, Bongo Doit Partir-Modwoam

P.O. Box 32 16 TCB
West Orange, NJ 07054, USA
Tél. (+1) 973-447-9763

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